Héritier du Parti communiste algérien fondé le 18 octobre 1936 à partir de la Fédération algérienne du Parti communiste français. Le PCA est dissout le 29 novembre 1962 par le régime Benballiste, renaît le 26 janvier 1966 sous l’appellation moins marquée du parti de l’avant-garde socialiste.  Conduit par Bachir Hadj Ali et Sadek Hadjeres, il expurgea, habilement, de son sigle le terme de «communiste» qui commençait à être mal perçu par l’opinion, sous l’effet de la propagande fondamentaliste. Bien qu’il ne fut pas officiellement reconnu, il a pu persister comme parti d’opposition durant la période du parti unique. Bien qu’interdit, il était toléré par Boumedienne a qui il apportait un soutient dit critique. 

Dans ses organes de presse, le PAGS fait le point de la situation politique, économique et sociales en Algérie, tout en approuvant ou en dénonçant certaines aspects. Les mesures considérées comme positives sont non seulement approuvées mais encouragées et soutenues activement. Comme fut le cas des la réforme agraire 1971. Le parti rendait compte de l’ensemble des péripéties de ses luttes dans Sawt Echaâb (La Voix du peuple), son journal vecteur du «soutien critique» distribué, sous le manteau, dans les quartiers ouvriers de la banlieue de la capitale (Hussein-Dey, El- Harrach…) et des grandes villes du pays ainsi qu’à l’Université d’Alger, ses principaux bastions.

Ayant, très difficilement, pu négocier les virages annonciateurs de la chute du mur de Berlin et de l’empire soviétique, en raison des séquelles de sa vieille ligne orthodoxe, le PAGS prit, presque à contrecœur, le train en marche de l’eurocommunisme lancé par Enrico Berlinguer, Georges Marchais et Santiago Carillo, les secrétaires généraux des PC italien, français et espagnol. Il ira jusqu’à ambitionner de peser sur la succession du Président Houari Boumediène, au lendemain de sa mort, en mettant en mouvement ses satellites présents au 4e Congrès du FLN de 1979, attendu comme un moment de rupture historique avec les forces antidémocratiques, selon le credo qui passait pour être le testament politique du président défunt. La consigne qu’il donna fut de soutenir la candidature au secrétariat général et, donc, à l’élection présidentielle, du «progressiste» Mohamed Salah Yahiaoui, le coordinateur du FLN, contre celle de Abdelaziz Bouteflika, étiqueté «libéral pro-occidental». 

S’il est confirmé que ce parti est implicitement admis dans le jeux politique, cela signifie aussi qu’il doit réintégrer les rangs sans faux pas. C’est ce qui explique qu’après la mort de Houari Boumedienne et la reprise en main du FLN par Messadia, les synidicalistes communistes sont pourchassés au nom du fameux article 120. 

Après l’ouverture de 1988, le PAGS fut le premier parti a demander son agrément le 13 août 1989. Bien qu’il soit favorable au multipartisme, il est l’un des rares partis et le premier  a réclamer l’interdiction du FIS. Les Pagsistes, dans une opposition radicale, illustrée par son slogan : «Non au système rentier et à l’islamisme !» ; Il participe aux élections locales de 1990, mais n’obtint que 20 000 voix. 

Hachemi Cherif, partisan d’une laïcité, sans concessions, en personnifia l’inflexibilité, dans ses nombreuses et prolifiques contributions publiées par la presse privée, presse à la naissance de laquelle il poussa, par l’intermédiaire du MJA (Mouvement des journalistes algériens) qu’il fit encadrer, en 1988, par ses sympathisants ainsi qu’il le fit, en 1991, au plus fort de l’empoignade avec le FIS, en plaçant à la vice-présidence du CNSA (Comité national de sauvegarde de l’Algérie) Mohamed Benmansour, un de ses plus anciens militants. 

Les choix du nouveau leader du parti aiguisèrent les contradictions et les controverses en son sein, et firent verser plusieurs de ses membres dans la dissidence. Sa ligne de soutien critique à Chadli dans sa lutte contre l’islamisme n’était plus tenable alors qui ses militants sont victimes. En outre, une fraction du parti est très réticente à soutenir les luttes sociales par crainte de déstabiliser l’État algérien alors que celui-ci se trouve confronté au terrorisme

L’un des premiers à s’inscrire dans ce registre fut Abderahmane Chergou, ex-officier de l’ALN, ex-membre du cabinet du ministère de la Jeunesse et des Sports en 1962 et ex-cadre du ministère de la Planification qui créera, en 1993, le FAM (Front de l’Algérie moderne), réfractaire à toute collaboration avec le pouvoir qu’il considérait comme le complice du fondamentalisme ; une position qu’il paya de sa vie, assassiné à El-Mohammadia le 25 septembre 1993 par les terroristes. Plusieurs fois menacé de mort, à son tour, et malgré les voix discordantes qui s’élevaient contre sa ligne et ses méthodes, El-Hachemi Cherif poursuivit son action, sous la nouvelle enseigne d’Ettahadi qu’il voulut transformer en instrument d’adaptation du communisme algérien aux recentrages socio-démocrates opérés par ses anciens camarades de l’Est.

En 1993, le PAGS s’est restructuré, démembré en 3 tendances, Ettehadi-Tafat d’El Hachemi Cherif, le FM (Front de la Modernité) de Abderhmane Chergou et le PADS (Parti Algérien de Démocratie et du Socialisme) de Nouredine Zénine.