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Akufi nt Tikta

Le fait religieux

Introduction

Importance du fait religieux dans l’histoire et de la vie des individus :

Le fait religieux a toujours été un élément central de l’histoire des hommes. Depuis les temps les plus anciens, les croyances religieuses ont influencé les cultures, les modes de vie, les interactions sociales et les institutions politiques. Les religions ont façonné les comportements, les attitudes et les valeurs des individus, des groupes ethniques et des nations entières.

Sur le plan social, les religions ont souvent été à l’origine de la création de communautés et de réseaux sociaux. Les pratiques religieuses, telles que la prière, le jeûne ou le pèlerinage, ont favorisé la création de liens entre les individus partageant les mêmes croyances et ont contribué à la formation de communautés plus larges.

La religion a également joué un rôle important dans la structuration de la vie politique. Dans de nombreuses sociétés, les dirigeants politiques ont été liés aux institutions religieuses et ont souvent utilisé la religion comme un moyen de légitimer leur pouvoir et leur autorité. Dans d’autres cas, la religion a servi de base pour les mouvements de résistance ou de protestation contre des régimes autoritaires ou oppressifs.

Sur le plan spirituel, la religion a souvent offert une source de réconfort, d’inspiration et de guidance morale pour les individus. Les croyances religieuses ont permis de répondre aux grandes questions existentielles telles que la mort, la souffrance, le sens de la vie et la nature de l’univers. Les pratiques religieuses ont également permis aux individus de développer une connexion avec une entité supérieure, ou avec leur propre moi intérieur, ce qui peut apporter une certaine paix intérieure et un sentiment de bien-être.

La religion a souvent été une source d’art et d’expression culturelle. Les croyances religieuses ont inspiré des œuvres d’art, de la musique, de la littérature et de l’architecture, qui ont souvent été considérées comme des expressions de la foi et de la spiritualité.

La religion a également été un facteur important dans la construction de l’identité individuelle et collective. Les croyances religieuses ont souvent été liées à la culture, à l’histoire et à la langue d’un peuple ou d’une communauté. De plus, les religions ont souvent été transmises de génération en génération, permettant aux individus de se connecter à leurs ancêtres et à leur patrimoine culturel.

Enfin, la religion a également été un moteur important pour la création de mouvements sociaux et politiques. Les mouvements religieux ont souvent été à l’origine de grandes réformes sociales, telles que l’abolition de l’esclavage, le mouvement des droits civiques et la lutte pour l’égalité des sexes.

En somme, la religion est un phénomène complexe qui a eu des impacts multiples et variés sur la vie des individus et des communautés à travers l’histoire.

Aujourd’hui, la religion continue d’être un aspect important de la vie pour de nombreuses personnes à travers le monde, bien qu’elle soit de plus en plus souvent confrontée à des défis liés à la sécularisation, à la mondialisation et à la diversité culturelle. Cependant, son impact sur l’histoire humaine ne peut être ignoré.

Définition

Difficulté de définition

La définition du fait religieux et de la religion est souvent difficile. La difficulté de définir précisément le fait religieux est un sujet de débat parmi les chercheurs et les théologiens depuis des siècles. Les définitions varient en fonction des époques, des cultures et des disciplines académiques, et les perspectives individuelles.

Avant d’approfondir la définition du fait religieux et de la religion, il est primordial de définir les concepts de croyance et de mythes. En effet, la croyance et les mythes ont précédé l’avènement de la religion, ce qui les rend essentiels pour comprendre l’importance du fait religieux. Il est donc crucial de souligner le lien qui existe entre ces trois notions en les définissant de manière claire et précise. En d’autres termes, pour bien appréhender le concept de religion, il est nécessaire de comprendre les fondements sur lesquels elle repose, à savoir la croyance et les mythes. Cela permettra de mieux comprendre leur interdépendance et leur influence sur le fait religieux.

 Croyances :  

Selon le CNTRL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales), la croyance est la certitude plus ou moins grande par laquelle l’esprit admet la vérité ou la réalité de quelque chose. Pour le Larousse, la croyance est le fait de croire à l’existence de quelqu’un ou de quelque chose, à la vérité d’une doctrine, d’une thèse : La croyance en Dieu, aux fantômes. 

Donc, la croyance est une interprétation subjective de la réalité. C’est un constat, une règle ou encore un principe que l’on croit vrai et qui va forger notre vision des choses. Plus que le croire, nous sommes parfois convaincus que c’est la seule vision ou réalité existante, alors, il nous est impossible de penser le contraire. Ainsi, les croyances sont souvent des certitudes sans preuves, c’est un processus mental expérimenté par une personne qui adhère à une thèse ou une hypothèse, de façon qu’elle les considère comme vérité, indépendamment des faits, ou de l’absence de faits, confirmant ou infirmant cette thèse ou cette hypothèse. 

La croyance constitue le socle psychologique à la construction mentale des mythologies et des religions.  

Mythe :  

D’après le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), un mythe est un récit fictif qui n’est pas enregistré dans l’histoire, transmis par la tradition, et présentant des personnages symbolisant des forces physiques, des généralités d’ordre philosophique, métaphysique ou social. Selon le Larousse, le mythe est un récit mettant en scène des êtres surnaturels, des actions imaginaires, des fantasmes collectifs, etc.

Ainsi, un mythe est une construction imaginaire qui cherche à expliquer les phénomènes cosmiques ou sociaux, et qui sert souvent de fondement à une pratique sociale en fonction des valeurs fondamentales d’une communauté cherchant à maintenir sa cohésion.

Le terme “mythologie” vient du grec muthología, de mûthos qui signifie “parole” et lógos qui signifie “discours”. La mythologie peut désigner soit l’ensemble des mythes liés à une civilisation, une religion ou un thème particulier, soit l’étude de ces mythes. Il est donc important de définir le concept de mythes avant d’aborder la question de la religion, car les mythes ont joué un rôle crucial dans la formation de nombreuses croyances religieuses.

En tamazight, la langue berbère, le mythe est appelé “tanfust”, qui signifie simplement “récit”, mais qui peut être qualifié de “radotage” ou d'”histoire pour enfants”. Ce terme englobe plusieurs genres littéraires, narratifs ou non, tels que le conte, la fable, la légende, l’anecdote, ainsi que le mythe lui-même. En arabe, le mythe est appelé “khourafa” dans la langue courante et “istuwwar” dans la langue soutenue. En arabe courant le mythe est dit khourafa خرافة et en arabe soutenu il est dit اسطورة 

Toutes les civilisations ont leur propre corpus mythologique. Le mythe est créé avant la Religion. 

Religion :  

D’après le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, la religion est définie comme l’ensemble des croyances concernant un ordre surnaturel ou supranaturel, des règles de vie et parfois des pratiques rituelles propres à une communauté déterminée qui constitue une institution sociale plus ou moins organisée. Selon le Larousse, la religion est l’ensemble déterminé de croyances et de dogmes définissant le rapport de l’homme avec le sacré.

Le mot “religion” tire son étymologie de deux hypothèses en concurrence. Pour Cicéron, le mot proviendrait de “religere” signifiant “relire attentivement” ou “revoir avec soin”. Pour d’autres, le mot viendrait de “religare”, signifiant “relier”. La première hypothèse met l’accent sur le soin méticuleux que l’adepte d’une religion met dans sa pratique et ses rites, tandis que la seconde souligne plutôt la fonction de la religion.

Ces définitions nous permettent de conclure que la religion peut avoir deux sens: un sens général et un sens restreint. Dans un sens général, la religion a pour but d’établir et de cultiver un lien entre l’individu et un être supérieur et transcendant, c’est-à-dire le fait que tout être ou toute chose dépend d’un principe extérieur, situé “au-delà”. Cette transcendance peut être matérialisée par la croyance en un Dieu ou pas. Dans tous les cas, il s’agit de la croyance en une vérité révélée et une quête du mystère de l’existence.

Dans un sens restreint, la religion édicte des impératifs moraux, des valeurs, des pratiques rituelles et des croyances communes qui permettent de fonder les sociétés et de les maintenir. Elle participe ainsi à la cohésion sociale et à la création d’institutions sociales plus ou moins organisées et intégrées, qui s’appuient sur des croyances et des pratiques rituelles. Ce qui distingue les règles et les croyances religieuses est le caractère dogmatique. Chaque religion possède son propre dogme, c’est-à-dire sa propre vérité absolue et indiscutable. C’est là l’un des traits fondamentaux qui distinguent la religion de la philosophie.

La religion est l’ensemble de croyances, de mythes et de pratiques (célébrations, rituels alimentaires, inhumation…).   

Lien mythologie et religion :  

Pour simplifier, on peut dire que la mythologie est un ensemble de récits qui expliquent les origines de l’univers et les relations entre les dieux et les hommes. Ces histoires peuvent être considérées comme des fictions et n’ont pas de véritable fonction religieuse dans la mesure où elles ne sont pas liées à une pratique spirituelle ou à une doctrine précise.

La religion, quant à elle, est caractérisée par la croyance en une entité supérieure ou transcendantale, qui peut être matérialisée par l’adoration de dieux ou d’autres formes de divinité. La religion est souvent associée à des pratiques rituelles, telles que la prière ou le sacrifice, ainsi qu’à une doctrine ou un dogme qui énonce les principes fondamentaux de la foi. Enfin, la religion peut également être associée à une expérience mystique, qui permet à l’individu de se connecter à une réalité supérieure et de trouver un sens à sa vie.

 

Comment la religion a-t-elle façonné l'histoire de l'humanité ?

Le pourquoi de la religion ?

L’être humain est un être qui cherche à comprendre le monde qui l’entoure et à donner un sens à sa vie. Au cours de l’histoire, deux questions fondamentales ont alimenté cette quête de sens et de vivre ensemble :

  • D’une part, l’existence de l’individu, avec des questions métaphysiques telles que le sens de la vie, la mort et la possibilité d’une vie après la mort.
  • D’autre part, l’organisation de la vie en groupe ou en communauté et la relation de l’individu avec les autres.

Ces questions ont donné naissance à la religion, qui est un phénomène culturel majeur dans de nombreuses sociétés à travers le monde. La religion propose un système de croyances, de valeurs et de pratiques pour répondre à ces deux questions fondamentales.

1. Comprendre le monde :

L’être humain possède une capacité unique à imaginer des réalités fictives, ce qui lui permet de se poser des questions sur la nature de son existence et de chercher à comprendre le monde qui l’entoure. Depuis les temps les plus reculés, l’homme a ainsi cherché à répondre à ces questions fondamentales.

Au fil du temps, ces questionnements ont conduit à la naissance des premières religions, souvent dites “animistes”, qui cherchaient à expliquer les phénomènes naturels et les mystères de l’existence.  La religion peut aider les individus à donner un sens à leur vie en leur fournissant une compréhension de l’univers, de leur place en son sein et de leur relation avec une force supérieure ou divine. Elle peut également offrir une perspective sur la mort et la vie après la mort, offrant ainsi un réconfort face à l’inconnu.

Outre cette dimension individuelle, la religion a également une importance sociale en fournissant des valeurs morales, des règles de comportement, des rites et des pratiques qui peuvent aider les individus à vivre ensemble en harmonie. Elle peut ainsi renforcer les liens sociaux, offrir un sens de communauté et faciliter l’entraide.

2. Maitriser l’environnement et organiser la vie en groupe et en société pour le vivre ensemble

Depuis des millénaires, l’homme a cherché à maîtriser son environnement pour assurer sa survie et sa sécurité. Il a ainsi développé des pratiques d’agriculture et d’élevage pour produire sa propre nourriture et a domestiqué certaines espèces animales et végétales pour se libérer de sa dépendance aux ressources naturelles. Cette évolution a permis à l’homme de s’installer durablement sur des terres fertiles, de créer des sociétés plus complexes et de développer des économies basées sur l’agriculture.

Cependant, pour maitriser son environnement, l’homme a compris qu’il devait travailler ensemble et coopérer. Cette capacité à coopérer est l’une des clés de sa réussite en tant qu’espèce. La socialisation est donc la base de la civilisation, permettant aux humains de dépasser l’état de nature et de s’organiser en communautés durables.

La création de la société a posé de nouveaux défis éthiques pour réguler les relations entre les individus et promouvoir l’intérêt commun. Ainsi, l’homme a dû mettre en place un système de gouvernance capable de répondre à ces défis. La politique et la société sont des notions étroitement liées à l’être humain, un animal politique et social qui est capable de coopération et de vie en communauté.

La socialisation est donc un élément fondamental pour construire une société. Les relations sociales établissent et légitiment la souveraineté des groupes humains sur un territoire, ses ressources et ses habitants. Les humains ont développé un ensemble de références culturelles, politiques, et économiques pour donner un sens à leur existence en société. Ce système de références leur permet de concevoir et de réguler les normes sociales, les pratiques sociales quotidiennes, ainsi que les rapports entre les membres d’une communauté.

Dans ce contexte, la religion a souvent joué un rôle important en fournissant un cadre éthique et moral pour la société, ainsi qu’en exerçant une influence politique sur la gouvernance et les décisions publiques. La religion peut donc être considérée comme un élément important de la vie politique et sociale des sociétés humaines.

 

La religion comme imaginaire symbolique

Les premières formes d’organisation politique humaine ont été créées pour faciliter la vie en communauté et la gestion de la vie du groupe. Elles ont pris la forme de villages, de cités, de tribus, et ont fini par évoluer en États archaïques. Cependant, la création d’une structure politique ne se limite pas à la délimitation territoriale. Il est également nécessaire de partager un système de signes commun pour permettre l’échange et la communication du sens. C’est pourquoi la langue, les normes, les valeurs et l’imaginaire symbolique jouent un rôle crucial dans la création de la société. En effet, une structure politique efficace ne peut être établie que si les membres du groupe partagent un monde symbolique commun. Cela permet d’assurer une compréhension et une acceptation mutuelle des règles et des valeurs nécessaires à la vie en communauté. Ainsi, la création d’une structure politique nécessite une cohésion culturelle et symbolique, qui peut prendre des formes diverses en fonction des contextes historiques et culturels.

 

En effet, l’imagination symbolique permet de concevoir les différentes manières d’organiser la vie en communauté, de définir les valeurs éthiques à adopter, et de créer la richesse nécessaire pour la survie de tous. Ainsi, la construction d’un imaginaire symbolique est un processus vital pour les humains, car il leur permet de donner un sens et une direction à leur existence en société.

L’imaginaire symbolique est au cœur de la définition aristotélicienne de l’homme animal politique. Cet imaginaire collectif est la base immatérielle qui fonde l’ordre matériel et permet de réguler les comportements sociaux. Il est donc le moteur de toutes les révolutions qui ont guidé l’histoire de l’humanité. En effet, une grande partie de l’histoire s’est articulée autour de la question de savoir comment convaincre des millions de personnes de croire en des histoires particulières sur les dieux, les nations, les empires, la monnaie ou les sociétés anonymes à responsabilité limitée. Et pourtant, lorsque cela fonctionne, cela confère à l’homme un pouvoir immense car cela permet à des millions d’inconnus de coopérer et de travailler ensemble. C’est pourquoi l’imaginaire symbolique est la clé de voûte de la société humaine, car il permet aux individus de transcender leur intérêt individuel et de s’engager dans des actions collectives.

Qu’est-ce qu’un imaginaire collectif ? Un univers mental ?  Qu’est-ce qui fonde une fiction ? Une fiction est une réalité imaginaire intersubjective, cela signifie : 

  • Qu’elle est partagée par un ensemble d’individus. C’est une réalité issue de l’esprit collectif. Elle ne peut exister que si un grand nombre croient en elle. Elle n’est pas le fruit de l’imagination d’un individu isolé.
  • Qu’elle est subjective, donc pas objective au sens ou elle n’est pas matérielle, elle n’est pas observable et mesurable. La seule réalité objective étant le monde physique. 

L’adoption d’une fiction par un grand nombre d’individus permet de construire un imaginaire collectif, une réalité intersubjective partagée qui sert de référent pour réguler les comportements sociaux et favoriser la coopération. En effet, la fonction principale de cette fiction collective est d’organiser les rapports entre les individus et les groupes, en créant une structure symbolique qui donne un sens à l’existence en communauté. La réalité intersubjective est donc une construction sociale, qui permet aux individus de vivre ensemble dans l’harmonie et la stabilité. Cette réalité est d’autant plus forte qu’elle est partagée par un grand nombre d’individus et qu’elle permet de créer un sentiment d’appartenance à une communauté. C’est ainsi que se construisent les Etats et les sociétés, en adoptant des fictions collectives qui permettent de réguler les rapports de force et de favoriser la coopération entre les membres du groupe.

L’univers mental créé par l’homme a également donné naissance aux premières religions politiques. Ces religions ont développé l’idée du sacré, qui est une réalité intersubjective qui transcende l’humain. Les dogmes religieux sont devenus des lois divines qui ont permis à l’homme de s’organiser et de former des sociétés politiques. Les rapports politico-religieux ont façonné les sociétés depuis la haute antiquité jusqu’à la renaissance et l’émergence de la modernité politique en Europe. Cette idée s’est ensuite répandue dans le reste du monde. Les religions politiques ont été utilisées pour justifier l’autorité et le pouvoir de certains groupes sur d’autres et ont également servi de base pour l’élaboration de lois et de normes sociales. Toutefois, les religions politiques ont également été responsables de conflits et de guerres, en raison de différences de croyances et de pratiques religieuses entre les différents groupes.

Pendant des siècles, la religion a joué un rôle central dans la vie politique et sociale de l’humanité. Elle était le pilier sur lequel reposait l’organisation de la vie collective. Cependant, avec l’avènement de la science et de la rationalité, la religion a perdu de son emprise sur les différents aspects de la vie humaine. Ce processus de sécularisation a entraîné l’émergence d’un nouvel univers mental et symbolique, composé de l’Etat moderne, du droit positif, des droits de l’homme et des idéologies politiques. Cet ensemble de références donne sens et cohérence aux normes politiques, économiques et culturelles qui organisent les rapports entre les membres d’une société. Ainsi, l’Etat a remplacé la religion en tant qu’entité organisatrice et régulatrice de la vie collective. Les différentes idéologies politiques ont également émergé comme des alternatives à la religion pour orienter la vie politique des sociétés modernes.

Chaque société a sa propre manière de concevoir le monde, tant dans sa dimension matérielle que métaphysique. Cette vision globale, qui se construit au fil du temps, est appelée univers mental. Elle permet aux membres de la société de donner un sens aux structures sociales, économiques, politiques et culturelles, ainsi qu’à des questions existentielles telles que le sens de la vie et l’au-delà.

L’univers mental est une construction du cerveau humain qui aide à assimiler les changements et à les intégrer dans une représentation cohérente du monde. Cela permet de réduire l’impact des changements et de faciliter l’adaptation à de nouvelles réalités. Toutefois, lorsque des transformations profondes se produisent dans le monde réel, l’univers mental doit être révisé pour maintenir la cohérence logique de l’ensemble.

Au fil du temps, l’univers mental a évolué en réponse aux changements dans la société et les avancées de la connaissance. La science, la technologie, les idéologies politiques et les mouvements sociaux ont tous contribué à remodeler l’univers mental des sociétés à travers l’histoire. Cependant, malgré ces changements, l’univers mental reste un pilier important pour donner un sens et une cohérence à la vie sociale et individuelle.

La dichotomie entre le monde réel et le monde métaphysique a toujours joué un rôle important dans la vie des individus, tant sur le plan personnel que collectif. Si la religion n’est plus l’univers mental dominant qui structure la vie réelle, elle conserve néanmoins une dimension métaphysique qui apporte du sens à la vie de nombreux croyants. Dans un monde en constante évolution où les décisions politiques peuvent parfois sembler insuffisantes, la religion offre une réponse à certains questionnements et rassure les individus en leur offrant une forme d’assurance dans un monde qui peut sembler chaotique. La croyance en un Dieu ou des Dieux permet de maintenir une cohérence sur Terre, offrant aux humains une stabilité nécessaire à leur survie.

La naissance de la religion :

Depuis l’aube de l’humanité, les premiers groupes de chasseurs-cueilleurs ont cherché à expliquer les forces mystérieuses de la nature en développant des rituels et des pratiques spirituelles, telles que l’adoration de la lune, du soleil, des étoiles et des animaux. C’est la naissance des religions animistes. Elles sont basées sur la croyance que tous les êtres vivants ont une âme ou un esprit. Les animistes croient que les esprits sont présents dans les éléments de la nature tels que les montagnes, les arbres, les rivières et les animaux. Au fil du temps, ces pratiques ont évolué en religions plus structurées et institutionnalisées, avec des mythes, des dogmes et des croyances plus complexes. Les premières religions organisées étaient souvent polythéistes, avec des divinités multiples qui représentaient différents aspects de la nature et de l’existence humaine. Les religions monothéistes, telles que le judaïsme, le christianisme et l’islam, ont émergé plus tard dans l’histoire de l’humanité, introduisant la notion d’un seul Dieu omnipotent et posant des questions sur le but de l’existence humaine et le sens de la vie.

L’émergence des religions a été influencée par de nombreux facteurs, notamment les changements sociaux, politiques et culturels, ainsi que les avancées technologiques et les découvertes scientifiques. Les religions ont souvent été utilisées comme un moyen de renforcer l’unité et la cohésion sociale dans les sociétés, de fournir une structure morale et éthique et d’offrir un moyen de comprendre l’univers et la place de l’humanité dans celui-ci.

Aujourd’hui, le fait religieux continue d’être une force importante dans le monde, influençant la vie de millions de personnes et façonnant la culture et la politique de nombreux pays. Toutefois, l’émergence de la science et de la technologie a conduit à un déclin de l’influence religieuse dans certaines sociétés, en particulier dans les pays développés.

 

Références bibliographiques

المراجع الببليوغرافية

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