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Akufi nt Tikta
Observatoire de la transformation sociale
Ordre traditionnel

Introduction

L’ordre social traditionnel est un concept qui se réfère aux systèmes de gouvernance, de valeurs et de normes qui ont été développés par les sociétés traditionnelles à travers l’histoire. Ces systèmes sont souvent basés sur des hiérarchies de pouvoir et de statut, et sont étroitement liés aux traditions culturelles, religieuses et sociales de la société en question. Dans ces sociétés traditionnelles, la famille, la tribu ou le clan jouent souvent un rôle central dans la prise de décisions et l’organisation de la société. Les relations sociales sont basées sur des liens de parenté et de solidarité, et la loyauté envers la famille ou la tribu est considérée comme primordiale.

L’ordre social traditionnel peut varier considérablement d’une société à l’autre en fonction de facteurs tels que la religion, la géographie, l’histoire et les valeurs culturelles. Cependant, de manière générale, ces systèmes ont tendance à être conservateurs et à résister au changement, en favorisant la stabilité et la continuité. Ces dernières décennies, l’ordre social traditionnel a été remis en question dans de nombreuses sociétés à travers le monde, avec des mouvements en faveur de l’égalité des sexes, de la liberté d’expression et des droits de l’homme. Cependant, dans de nombreuses régions du monde, l’ordre social traditionnel reste une force puissante, influençant les structures sociales, économiques et politiques de la société.

En Algérie l’ordre traditionnel est un ensemble de normes et de valeurs qui régissent les relations sociales et familiales dans la société algérienne. Ce système social est basé sur des liens étroits entre les membres de la famille, des communautés locales fortes et des traditions culturelles et religieuses riches. Cet ordre traditionnel est influencé par une variété de facteurs, notamment la religion, les coutumes amazighes, arabes et les systèmes tribaux préexistants. La société algérienne est hiérarchisée en fonction de l’âge, du genre, de la famille et de la communauté, ce qui affecte les relations interpersonnelles et les dynamiques de pouvoir.

L’ordre social en Algérie a également été façonné par l’histoire du pays, a été fortement déstabilisé pendant la colonisation française et a été complétement bouleversé par les politiques publiques post – indépendance du nouvel Etat algérien. Les relations entre les Algériens et les anciens colons français ont influencé la façon dont la société algérienne a évolué, ainsi que les changements politiques et économiques qui ont eu lieu depuis l’indépendance en 1962.

Malgré ces influences extérieures, l’ordre social traditionnel en Algérie demeure un élément important de la vie quotidienne et de la culture algérienne. Comprendre ces normes et valeurs sociales est essentiel pour saisir les dynamiques interpersonnelles et les enjeux sociaux et politiques en Algérie.

 

La famille joue un rôle central dans cet ordre social. En Algérie, les familles sont souvent nombreuses et étendues, avec des liens étroits entre les membres. Les parents sont respectés et les aînés ont une place importante dans la famille. La famille est considérée comme un pilier fondamental de la société algérienne, et les relations familiales sont souvent marquées par une grande solidarité et une forte loyauté.

Les mariages sont considérés comme un engagement important pour la famille. Traditionnellement, les mariages sont arrangés par les parents, et la décision de se marier est prise en fonction des liens familiaux, de l’âge et du statut social des conjoints. Les mariages sont souvent célébrés par de grandes fêtes, qui peuvent durer plusieurs jours.

Les communautés locales sont également très importantes en Algérie. Elles sont souvent basées sur la religion, l’ethnie ou la langue. Les membres de la communauté se soutiennent mutuellement et s’entraident dans les moments difficiles. Les mosquées sont un lieu de rencontre important pour les Algériens. C’est un lieu de prière, mais aussi de socialisation et de partage d’informations. Les imams ont souvent un rôle important dans la communauté et sont considérés comme des leaders.

Dans les zones rurales, les tribus sont encore très présentes et ont une grande influence sur la vie sociale. Les membres de la tribu se considèrent comme une grande famille et s’entraident dans les moments difficiles. Les coutumes et les traditions jouent également un rôle important dans la vie sociale des Algériens. Les fêtes religieuses et les mariages sont des occasions importantes pour les familles et les communautés de se réunir.

Enfin, il est important de souligner que cet ordre social traditionnel a évolué avec le temps et que certains de ses aspects peuvent être en conflit avec les aspirations et les réalités de la vie moderne. Toutefois, il reste encore très présent dans la société algérienne contemporaine, et il est souvent considéré comme un élément important de l’identité culturelle algérienne.

 

Composantes de l'ordre traditionnel en Algérie

Les structures sociales traditionnelle

Les structures sociales traditionnelles en Algérie sont basées sur la famille et la tribu, qui ont souvent une forte influence sur les relations sociales et politiques dans le pays. La famille est considérée comme une unité fondamentale de la société, avec des relations étendues qui vont au-delà du noyau familial immédiat.

La tribu est également un élément important de la société algérienne, bien que sa pertinence ait diminué au fil du temps. Historiquement, les tribus étaient des unités sociales importantes, souvent liées à des territoires spécifiques et ayant leur propre système de gouvernance. Les membres d’une tribu avaient souvent des liens étroits et des obligations les uns envers les autres, et la solidarité tribale était souvent plus forte que l’identification à l’État-nation.

Ces structures sociales traditionnelles ont souvent des implications pour la vie politique en Algérie. Les relations familiales peuvent influencer les choix de vote, et les affiliations tribales peuvent jouer un rôle dans la mobilisation politique et le soutien à certains partis ou candidats. Cela peut parfois limiter la participation politique des personnes en dehors de ces structures, en particulier les femmes et les jeunes.

La famille

La famille algérienne

La famille est l’une des institutions les plus importantes dans toutes les cultures du monde, car elle est à la base de la société et de l’éducation des enfants. En Algérie, la famille est considérée comme une institution essentielle, qui joue un rôle central dans la vie de chaque individu. Les Algériens ont une forte tradition familiale qui est profondément enracinée dans leur culture.

Le concept de famille traditionnelle en Algérie se réfère à un ensemble de pratiques sociales et culturelles qui ont été transmises de génération en génération et qui ont persisté jusqu’à nos jours. Les caractéristiques de la famille traditionnelle algérienne incluent le patriarcat, la patrilinéarité, la patrilocalité, la patrilignagérité, l’agnatisme et l’endogamie.

Il est important de comprendre ces caractéristiques, car elles ont des implications importantes pour la vie quotidienne en Algérie, notamment en ce qui concerne les relations entre les sexes, la structure familiale, la gestion des biens et des ressources, ainsi que les valeurs et normes culturelles.

Jusqu’à l’indépendance la famille algérienne a gardé les caractéristiques fondamentales, héritage d’un fond anthropologiques ancestrale, que la colonisation a perturbé mais pas fait disparaitre. Cette famille dite traditionnelle, reposait sur un ensemble de caractéristiques : patriarcat, patrilinéarité, patrilignagérité, agnatisme, patrilocalité, et l’endogamie.  

  • Le patriarcat. C’est le pater familias, le patriarche qu’il soit père, grand père, oncle, grand frère, c’est la pater qui décide de tout. Il est marqué par la domination de l’aîné mâle sur la famille, la prééminence du sexe masculin. La prépondérance absolue aux hommes qui imposaient la soumission des femmes à la prépotence des agnats. La mère s’effaçait et les enfants et tous les membres de la famille devaient obéissance au patriarche dominateur, qui jouissait seul de l’autorité.  
  • Patrilinéarité (agnatisme).  Se définit quand, seul le père et non les deux parents est important dans la définition social d’un enfant. Le nom, les privilèges, l’appartenance à un clan ou à une classe se transmettent du père et des parents du père aux enfants ; aucun droit n’est reconnu aux parents du côté maternel.
  • Patrilignage. La présence d’un garçon assure la poursuite du lignage patrilinéaire. 
  • Patrilocalité. Le fait qu’une femme lors du mariage suis son mari et habite avec les parents du mari. 
  • Endogamie.  C’est la cohabitation des fils mariés et de leurs parents. Mariage fréquent entre les enfants de deux frères les cousins et cousines. Idéalement, la femme est une cousine, le beau-père est un oncle, chaque neveu est un gendre potentiel.  

Ces caractéristiques véhiculent deux valeurs principales dans la famille algérienne qui ont des répercussions direct dans la société : l’autoritarisme (sociétal et politique) et le communautarisme. Le patriarcat avec la prédominance de l’aîné dans le groupe engendre directement la caractère autoritaire avec son corolaire, l’honneur (Horma) dans les relations parents-enfants et hommes-femmes dans les familles algérienne. Les autres caractéristiques prisent d’une manière globale (endogamie,  la patrilinéarité, le patrilignage, la patrilocalité) engendrent l’esprit de solidarité tribale avec la gestion plus ou moins en commun du patrimoine familial d’où le communautarisme.  

Focus sur la femme dans la société algérienne

Dans la société traditionnelle en Algérie, la place de la femme est généralement subordonnée à celle de l’homme. La famille est souvent patriarcale, où le père ou l’aîné de la famille est la figure d’autorité, et la femme est considérée comme une épouse, une mère et une gardienne du foyer.

Dans le cadre familial, la femme est souvent responsable des tâches domestiques, de la préparation des repas, du soin des enfants et de l’éducation des jeunes filles. Elle est également souvent responsable de la transmission des valeurs et de la culture traditionnelle à ses enfants. Dans certains cas, elle peut également travailler à l’extérieur de la maison pour aider à subvenir aux besoins de la famille, mais son rôle principal reste celui d’une mère et d’une épouse.

Dans la société en général, la place de la femme est souvent limitée. Elle peut avoir des opportunités limitées en matière d’éducation, d’emploi et de participation politique. Les rôles sociaux et les attentes envers les femmes sont souvent définis par la culture traditionnelle, qui peut inclure des normes strictes en matière de comportement et de tenue vestimentaire.

Cependant, il est important de noter que ces normes et rôles traditionnels de la femme sont en train de changer en Algérie, notamment avec l’augmentation de l’accès à l’éducation et de la participation des femmes dans divers domaines de la vie sociale et économique.

Habitat traditionnel

L’environnement bâti traditionnel est, essentiellement, la manifestation d’un groupe. Il est le résultat d’un code social collectif répondant aux besoins de base, un abri pour assurer le bien-être physique, bénéficiant d’un confort satisfaisant, sécurisant, tout en répondant au respect commun de la société et à la préservation de son environnement naturel. La maison est le centre de la société; un espace bâti dans lequel toutes les fonctions de cette même société se mélangent et se représentent. La maison est une unité sociale et économique au sein de laquelle la disposition des nombreux espaces est intimement liée à la structure de la famille et à son mode de vie. La maison constitue une synthèse des nombreux facteurs contrôlant leur organisation sociale et physique; ils répondent aux impératifs socio-culturels et économiques qui sont les caractéristiques d’un groupe social. L’architecture traditionnelle du peuple amazigh est une adaptation personnelle d’une solution de groupe. Les maisons érigées par une société particulière sont d’un style élaboré en commun depuis plusieurs générations. L’habitat traditionnel est la forme de vie la plus simple, une leçon profonde, élaborée avec des matériaux et des techniques locales, exprimant les valeurs et les cultures de la société amazigh traditionnelle. 
 
Pour mieux comprendre l’habitat, il est impératif d’en appréhender tous les aspects.   
 
L’une des caractéristiques les plus marquantes de ces établissements est l’unité singulière de leur forme architecturale. La maison, aux façades simples, presque aveugles, de hauteur limitée, est un volume fermé sur l’extérieur, sans fenêtre, elle prend la lumière à partir du wast ed Dar ou afrag qui  remplit aussi la fonction de «cheminée» de ventilation. 
 
Pour les maisons de la Casbah, elles sont généralement élevées d’un rez-de-chaussée plus un étage avec un stah (terrasse). skiffa, vestibule, peu éclairé, Wast eddar : (milieu de la maison) la maison traditionnelle s’organise autour d’un wast ed Dar, espace central avec une circulation périphérique appelée shin (galerie à arcades entourant wast el Dar), appelée aussi M’kadma.
 
Pour les maisons kabyles, Taqaât pour les hommes, Addaynin en bas pour les animaux, Taâricht en sous pente en tant que de réserve à provisions ou d’une éventuelle chambre. .
 

 Après l’indépendance du pays en 1962, ces grandes familles se sont divisées et se sont installées ailleurs ; les maisons traditionnelles sont maintenant occupées par plusieurs locataires, ayant chacun comme espace familial une pièce unique.

Dans la maison traditionnelle, la cohabitation est vécue sur le mode de la parenté (on appelle les voisins “ammi”, “khali” (mon oncle) ou encore “djeddi” qui signifie grand-père

En effet, la structure ou l‟organisation familiale des villages kabyles qui est caractérisée, en particulier par la coexistence et le rassemblement dans un même lieu d‟habitation de plusieurs générations et membres de la communauté, formant ainsi une famille élargie avec une forte cohésion naturelle

La religion

Dans toutes les sociétés traditionnelles, la religion est l’élément qui structure la vie de l’individu. La religion définit le cadre de la vie sociale en instituant certains interdits et certaines pratiques en organisant la vie de l’individu dans son espace privé dans sa relation avec l’intime, et aussi dans sa relation avec les autres dans l’espace sociale, dans l’espace public. Ainsi la religion intervient dans la vie de l’individu pour répondre à deux questions fondamentales que l’homme s’est posé depuis l’apparition de l’homosapien. Celles liées à son existence, la dimension privé de l’existence, les questions métaphysiques : le sens de la vie, la vie après la mort …aussi les questions liées à l’organisation de la vie dans le groupe, se sont les questions liées à l’éthique :  comment vivre ensemble, comment organiser la société, comment réguler les conflits, comment punir ..

Donc dans sa dimension privé, au sens large donc, la religion a pour objet d’établir et de cultiver un lien entre l’individu et un être supérieur et transcendant, c’est à dire le fait que tout être ou toute chose dépend d’un principe extérieur, situé « au-delà ». Cette transcendance peut être matérialisée par la croyance en un Dieu ou pas (il existe des religions sans Dieu, comme le Bouddhisme). In fine, c’est la croyance en une vérité révélée et une quête du mystère de l’existence. Au sens restreint, la religion édicte des impératifs moraux, des valeurs, des pratiques rituelles et des croyances communes qui permettent de fonder les sociétés et de les maintenir. Elle participe ainsi à la cohésion sociale, à la création d’institutions sociales plus ou moins organisées et intégrées, s’appuyant sur des croyances ainsi que sur des pratiques rituelles. Ce qui distingue les règles et les croyances religieuses est le caractère dogmatique. Chaque religion possède son propre dogme, c’est-à-dire sa propre vérité. C’est la vérité sacrée et absolue, indiscutable, trait fondamental qui sépare la religion de la philosophie.  

Ainsi dans la société traditionnelle algérienne, comme toute les sociétés traditionnelles, la religion occupe une place centrale principalement dans l’organisation de la vie de l’individu pendant des millénaires. La religion algérienne trouve son origine dans le fond de l’histoire, sous formes de croyances primaires, des formes plus élaborées comme les mythes ou des religions avec des rites et des pratiques formalisées développées localement, ou qui été influencées ou empruntées au fil du temps par le contact avec d’autres peuples et d’autres religions ce qui a crée un syncrétisme original de la religion nord africaine.

Un des éléments, des plus importants dans la pensée amaziɣe comme dans celle de la Méditerranée en générale, est l’importance du groupe ou du clan humain en ce monde et dans l’autre. Les morts et les vivants sont tellement mêlés dans la vie quotidienne, associés aux mêmes gestes et au mêmes rythmes, qu’il est difficile de dire si les morts sont encore liés à leur clan terrestre, ou si les vivants participent encore où déjà au plan des choses de l’invisible. Donc, tout au long de l’histoire de l’Afrique du Nord, il y a un attachement considérable au culte des morts à travers le culte des saints, avatar supérieur de culte des ancêtres, qui s’est maintenu à travers le christianisme et l’islam. C’est à lui que l’on doit la multiplication des petits édifices, connus maintenant par les Zaouias, Lamkam ou Kouba.   

Structures sociopolitiques

Le système politico-social traditionnel en Algérie est basé sur la tribu et les confréries religieuses. Ce système était le socle d’organisation social et politique de l’Algérie depuis l’antiquité, à partir du premier Etat Numide sous l’impulsion de Massinissa, en passant par les Etats amazigho-musulmans (Rostomide, Ziride, Zianide …) de la période classique, mais aussi au niveau de la régence d’Alger pendant le Moyen Âge. Il s’est effondré avec l’occupation française et sous l’effet des politiques publiques et économiques de l’Etat algérien post-indépendance.

La société villageoise ou tribale ancienne doit sa cohésion à l’organisation structurée et à la hiérarchisation de la communauté familiale, ainsi qu’au respect des valeurs et règles de conduite sociales transmises par les précurseurs. Chaque famille est un maillon d’une collectivité qui prend soin de ses membres. Dans les sociétés tribales anciennes, la représentation de la famille est proche de celle des sociétés modernes (occidentales)

Tribus
 

D’un point de vue historique, une tribu consiste en une formation sociale existant avant la formation de l’Etat algérien moderne. L’Algérie a connu une société tribale, divisée en plusieurs segments qui tracent et désignent leurs descendances agnatiquement, c’est-à-dire selon le modèle patrilinéaire, à résidence patrilocale, dans lequel les moyens de subsistance (terres, pâturages, cheptel…) se transmettent en lignée agnatique. Ainsi, plusieurs clans familiaux vivant sur un même territoire créent des liens de solidarité.

Chaque tribu est constitué par différents segments qui tracent et désignent leur descendance agnatique ment, C’est à dire selon le modèle patrilinéaire virgule à résidence patrie locale virgule dans lequel les moyens de production terre pâture cheptel sous se transmettre enlignait agnatique. Un tel système social segmentaire est constitué par une multitude de microstructures, représentant différents segments et sous segments tribaux ayant la double caractéristique d’être homogène et semblable.

Il y avait deux différents types d’organisation tribale dans le Maghreb précolonial. Dans le premier cas, plusieurs villages habités par des agriculteurs sédentaires formaient une tribu, ou «arsh» en berbère. Chaque tribu descendait d’un ancêtre mythique commun. Elle possédait un territoire commun déchu également appelé «arsh». La tribu était dirigée par un chef militaire (‘amin ul-‘umana’) élu chaque année par le conseil des anciens, appelé jema’a, qui était composé de représentants des villages. Il représentait le plus haut pouvoir judiciaire de la tribu. Pendant les guerres et les troubles politiques, de nombreuses tribus ont formé des coalitions militaires et politiques appelées taqbilt. Ce type d’organisation tribale a été observé dans des villages berbères de type Kabylien et Rif. Des groupes semi-nomades et des fermiers sédentaires récents formaient des tribus avec les mêmes attributs tels que la terre commune (‘arsh), le chef militaire et parfois le conseil des anciens (tajma’at). Mais son unité sociale de base était la faction (harfiqt en berbère, et ferqaen arabe dialectal) composée de sous-factions, qui à leur tour comprenaient plusieurs lignées, et non un village. Ce type de tribus était connu des Berbères des institutions tribales d’Aures et les pratiques jouaient un rôle supplémentaire dans la vie du village. Ils ont protégé la société villageoise des invasions extérieures destructrices. Dans la période précoloniale, la tribu n’avait pas d’administration permanente. Les jema’a et les tajma’at tribaux ne sont pas intervenus dans les affaires intérieures des communautés villageoises. Le sentiment de solidarité tribale des villageois était très rarement mobilisé en cas de guerres, de rébellions et autres catastrophes importantes. Le village berbère faisait partie de communautés sociales et politiques plus larges. 

Dans la plupart des établissements berbères, les maisons sont construites très étroitement. Dans la vie de tous les jours, le rôle de la famille et de la lignée l’emportait sur celui de la tribu. La solidarité tribale a renforcé la solidarité commune villageoise. Les liens de lignage supplémentaires forment de nombreuses nouvelles relations entre les ménages et les individus. Il est à noter que la conception paysanne de la tribu s’est construite sur la notion de famille, comme celle de clan et de village. C’est pourquoi les noms des tribus berbères incluent la notion «enfants, descendants» (ayt et uld en berbère et beni en arabe dialectal). Ce type d’organisation sociale et politique Berbère a provoqué une segmentation politique de la société locale. Mais, d’autre part, il lui a donné une forte autonomie intérieure, basée sur les institutions sociales et politiques locales.

  • Zaouias

En Afrique du Nord, les zaouïas, زاوية et Tiɣmart (Tiɣmarts au pluriels) est le nom originel en Thamazight. Terme polysémique, il peut désigner un lieu de culte, sous la forme d’un tombeau isolé, souvent établis pour rendre hommage à un saint, ou un homme pieux vénéré. Ce peut être aussi, un petit complexe de vie religieuse et sociale. Il peut désigner aussi des réseaux qui peut renvoyer aux  confréries ou au maraboutisme. Il arrive que par un échange compréhensible, le confrérisme prenne appui sur des marabouts et les marabouts sur une confrérie.  

Les Tiɣmars – Zaouïas  sont d’origine amazighs. Ils plongent leurs racines dans la profondeur historique culturelle et cultuelle nord africaine. Elles sont nées et sont liées à la religion autochtone et populaire des peuples d’Afrique du nord, une religion propre auxquels se sont greffés les différentes religions paganistes (égyptienne, cartaginoise, romaine, …) ou révélées qui se sont implantées ça et là, comme le judaïsme, le christianisme, et l’islam qui ont dû se soumettre pour créer une forme d’un syncrétisme religieux, qui n’accepte les idées nouvelles que dans la mesure où elles s’adaptent en faisant place à l’existant.  

Les Tiɣmars – Zaouïas sont respectées et même vénérées par les fidèles qui ne se posent guère de questions sur leur fondation et leur histoire, sur la réalité du pieux personnage en hommage auquel elles ont été construites et dont elles abritent parfois le tombeau. Ils constituent un repère pour les hommes cramponnées à leur terre, au tour d’un ancêtre commun, invisible, protecteur. La croyance populaire attribue aux tombeaux des saints, par-delà les siècles, des pouvoirs mystérieux. On parle du culte des marabouts, ce saint qui y repose peut étendre sa grâce (baraka), ses pouvoirs bénéfiques, sur les fidèles qui l’invoquent (consolations, guérisons). De ce fait, ils jouent un rôle important dans les sociétés nord-africaine dans les différents aspects de la vie de l’individu : rôle social, éducatif, religieux, culturelle et politique et ce depuis la nuit des temps. 

  • Rôle social comme  l’aide aux nécessiteux, le développement de la solidarité sociale, de résoudre les conflits. 
  • Un rôle religieux: elles avaient comme objet l’enseignement du Coran, 
  • Politiquement, les zaouïas étaient un enjeu de pouvoir et ce depuis des siècles, et ce, malgré leur marginalisation après l’indépendance. 

Modèle économique traditionnel

La famille élargie avait non seulement une demeure commune, mais aussi une activité économique commune. Tous les membres, et plus précisément les hommes de la famille, s’occupaient en commun du travail de la terre, de l’artisanat, ou du commerce

Il est connu, que les parents dans cette famille communautaire, et notamment en milieu agricole, désiraient avoir beaucoup d’enfants de sexe masculin, pour trouver en eux, une aide dans leur activité économique, et pour constituer un support à leur vieillesse, lorsque leurs forces auront décliné. Cette organisation économique de la communauté familiale, correspondait à ce qu’on appelle l’indivision, ou l’obligation de maintenir dans son intégrité et sa totalité, le fondement économique familial. Le plus souvent, ce bien communautaire est la terre. Le territoire, ou la parcelle agricole, est transmis ancestralement d’aïeul en grand-père, comme bien familial. La terre représente une sécurité de long terme pour la famille, elle lui garantit la sécurité économique, et permet à la communauté familiale de se perpétuer de façon autonome, de génération en génération. L’économie d’autosubsistance, permettant à la famille de satisfaire ses besoins par sa propre production, confirme la tendance de la famille communautaire à fonctionner de manière autonome, au sein même de la communauté villageoise ou campagnarde

L’héritage de l’ensemble des biens, fonciers, meubles et immeubles, se faisait de façon indivise. L’héritage était transmis collectivement à l’ensemble des membres du groupe familial, il ne pouvait être divisé que pour les raisons graves et exceptionnelles. Le bien familial restait donc complet, mais, par contre, la responsabilité familiale était individualisée. Puis, la famille communautaire a été déplacée (par l‟occupant français) par la force, en dehors de sa base de vie permanente, la terre, et en dehors de son organisation économique ancestrale. Ce déplacement lui a fait perdre la logique de son organisation familiale et sociale normale. Les groupes sociaux déracinés ont continué à fonctionner sur la base de l’organisation communautaire ancestrale, mais ce type de fonctionnement social, ne correspondait plus aux conditions nouvelles objectives du milieu.

Depuis les lois coloniales de 1863, supprimant la propriété collective et visant à la dislocation de l’indivision. La colonisation a gravement influé sur l’évolution de la société et de la famille dans le pays. Cette colonisation a été extrêmement brutale, meurtrière et spoliatrice. La famille perd son assise territoriale et son fondement économique indivisible, la terre entièrement accaparée par les colons. Il semble que les unités sociales communautaires ont continué à se restructurer aux abords de leurs territoires perdus, aux flancs des montagnes, ou dans les montagnes mêmes. Ce qui était une première forme de résistance passive. Le réflexe social était alors de garder ses valeurs, sa religion, ses pratiques, ses formes de culture, ou ce qui pouvait en rester.

Dans l‟espace urbain, le mode de fonctionnement économique classique de la communauté familiale villageoise, fondée sur l‟indivision et l‟autarcie (l‟autosubsistance) se dissout et le rôle productif se retire de l‟entité familiale.

Modèle d'instruction traditionnel

L’éducation existait dans la société traductionnelle précoloniale contrairement à ce que penser les défenseurs de la colonisation, elle avait un caractère hé purement essentiellement religieux, elle était il était centré sur la connaissance du Coran et de la loi de l’islam selon les différentes écoles juridiques. Hé le système éducatif comprenait un enseignement du premier degré (timamarth en Kabylie), principalement dans les zaouïas. hé un enseignement de hé 2nd degré donner madrasa à un enseignement du 3e degré assimilé à l’enseignement supérieur dans les mosquées de la zitouna en Tunis al karian à face Carolina face Au Maroc il y a le hasard au Caire en Égypte. les durées d’apprentissage dans les différents degrés n’étaient pas fixés réglementairement, elle dépendait de la capacité des élèves et des moyens financiers des parents

hé le cœur de l’enseignement dispensé dans ses institutions était constituées principalement par les études religieuses, secondairement par les études linguistiques morphologie saf syntaxe nao, lexo graphie loha retorica Bayern littérature Adobe et subsidiairement par celui des sciences arithmétique l’astronomie point cet enseignement à perduré dans durant toute l’après la période précoloniale avec des tentatives de réforme pour l’adapter aux besoins des sociétés dès le début du de    hé Hé hé

La culture et l'art traditionnel

 

L’éducation existait dans la société traditionnelle précoloniale en Algérie, contrairement à ce que prétendent les partisans de la colonisation. Elle avait un caractère essentiellement religieux, centré sur l’apprentissage du Coran et de la loi de l’islam selon les différentes écoles juridiques. Le système éducatif comprenait un enseignement de premier degré (appelé timamarth en Kabylie), dispensé principalement dans les zaouïas, ainsi qu’un enseignement de second degré dans les madrasas et un enseignement de troisième degré assimilé à l’enseignement supérieur dans les mosquées de la Zitouna en Tunisie ou la Kairaouine au Maroc.

Les durées d’apprentissage dans les différents degrés n’étaient pas réglementées et dépendaient de la capacité des élèves et des moyens financiers des parents. L’enseignement dispensé dans ces institutions était principalement constitué d’études religieuses, mais incluait également des études linguistiques (morphologie, syntaxe, lexique, grammaire, littérature), ainsi que des sciences telles que l’arithmétique et l’astronomie.

Cet enseignement a perduré tout au long de l’après-période précoloniale, avec des tentatives de réforme pour l’adapter aux besoins des sociétés dès le début du XXe siècle.

Les valeurs traditionnelles de la société algérienne

La structure familiale est un socle pour la diffusion des valeurs dans une société. En Algérie, la famille traditionnelle caractérisée par le patriarcat, l’endogamie et la patrilinéarité produit deux valeurs éthiques, l’autoritarisme et le communautarisme, qui sont à la base du système socio-politique traditionnel. La tribu, formée de parents masculins en ligne patrilinéaire, et la confrérie religieuse, construite autour de l’ancêtre masculin, sont liées par l’endogamie. En Kabylie, les systèmes familiaux tribaux sont fondés sur des valeurs de contrôle familial, d’interdépendance et d’entraide lignagère. Les familles villageoises sont gérontocratiques et composées de plusieurs générations, dirigées par un patriarche qui possède les facultés décisionnelles et concentre les richesses. Les membres de la communauté ont le devoir de se rassembler autour du patriarche, qui leur attribue des faveurs et des approbations en échange de leur considération et de leur mérite. La socialisation est une responsabilité de la communauté familiale, qui est en charge de former les enfants aux pratiques, aux conduites et aux valeurs sociales. Cette socialisation se fait principalement de manière intentionnelle, par avertissements impératifs, reproches et peines infligées pour les fautes commises. Cela est plus important que les établissements d’enseignement scolaire publics.

Autoritarisme

L’autoritarisme peut être observé à différents niveaux, que ce soit comme un comportement individuel ou comme un mode de fonctionnement politique. Dans les deux cas, il s’agit d’une hypertrophie de l’autorité, érigée en valeur suprême. Ce comportement peut être considéré comme une valeur humaine qui trouve sa source dans les rapports entre les membres d’une même famille.

En Algérie, la structure familiale traditionnelle est patriarcale, ce qui donne au patriarche une prédominance dans la gestion des affaires familiales. Les membres de la famille acquièrent un sentiment de soumission à l’autorité du patriarche et s’effacent devant lui. Ce sentiment d’obéissance et de soumission est reproduit dans l’espace public, où il devient une valeur sociale ou politique. La violence symbolique est utilisée pour maintenir l’ordre et faire respecter les normes sociales et religieuses.

L’endogamie et le partage du pouvoir entre les différents membres de la famille donnent à l’autoritarisme en Algérie un caractère diffus et non vertical. Le pouvoir est partagé par plusieurs personnes, tous des hommes dans le cas de la famille : grand-père, père, oncle, grand frère, etc.

Cette attitude impersonnelle, invisible et non verticale de l’autorité s’exporte dans la société et donne au régime politique son caractère autoritaire diffus. Le président en Algérie, qui détient tous les pouvoirs formels, partage de facto l’exercice de l’autorité avec d’autres cercles de décisions, tels que le commandement de l’armée et le service de sécurité.

Le mode de constitution et de fonctionnement de la famille en Algérie adopte le mécanisme de la division du travail et de la dissociation de la sphère intérieure (domestique) entre les genres. Cette structure favorise un modèle de solidarité entre les membres de la famille, mais les alliances consanguines, notamment entre les cousins germains, peuvent former des communautés familiales denses et des clans. Cela a également pour conséquence l’absence de la valeur d’égalité dans la société algérienne en général.

 
 
 
 

Communautarisme

Le tribalisme fait référence à la conscience de soi d’un groupe, à son sentiment d’appartenance et d’identité sociale et culturelle. En Afrique du Nord, cela trouve sa racine dans la famille communautaire et ses déterminants traditionnels tels que l’endogamie, la patrilinéarité et l’agnatisme. L’endogamie favorise le mariage préférentiel entre cousins du premier degré, renforçant le sentiment de fraternité et contribuant à préserver le patrimoine foncier. Le caractère endogame du mariage affecte profondément les relations d’autorité dans la famille communautaire, où le groupe domestique reste tout-puissant. Le pouvoir dans la famille est transmis de père en fils et est partagé avec d’autres membres de la famille, fratrie ou oncle. Cela montre que le pouvoir n’est pas fondé sur la cité, mais sur le regroupement primordial ou “groupe de solidarité particulière”. Cela peut être appelé esprit de corps, qui est une solidarité des membres du groupe en principe égalitaire et le rôle dirigeant d’un certain nombre de grandes familles. Cependant, si l’esprit de corps est très fort pour un objectif politique de défense ou de conquête, il s’affaiblit rapidement une fois cet objectif acquis, car des rivalités se développent au sein de la tribu. En Algérie, cet esprit tribal persiste dans la société malgré la disparition physique des tribus, sous l’impulsion de la colonisation et de la modernisation de l’Etat post indépendance. Le culte de l’ancêtre éponyme est un trait de la psychologie collective en Afrique du Nord, motivant les comportements à l’intérieur et les attitudes et conduites à l’extérieur. Cette pratique religieuse marque à la fois l’individualisme et le communautarisme, car se recueillir est un acte individuel, mais cela montre également que cette pratique est commune à d’autres personnes, formant une communauté religieuse.

Références bibliographiques
المراجع الببليوغرافية
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