logo preloader

PRISMA

موشور الأفكار

Akufi nt Tikta

Observatoire de la transformation sociale

Théories de la transformation sociales

Introduction

La théorie de la transformation sociale est une approche sociologique qui vise à expliquer les changements profonds qui surviennent dans les sociétés humaines. Elle s’intéresse aux processus historiques qui ont conduit à l’émergence de nouvelles formes de vie sociale, économique et politique, ainsi qu’aux facteurs qui ont favorisé ou entravé ces transformations.

Cette théorie s’est développée au fil du temps en réponse aux grands événements historiques, tels que la Révolution industrielle, les guerres mondiales et les mouvements sociaux et politiques du XXe siècle. Elle a été influencée par de nombreux penseurs et chercheurs, dont Frédéric Le Play, Émile Durkheim, Max Weber, Karl Marx, Michel Foucault et Pierre Bourdieu.

Frédéric Le Play, par exemple, a proposé une méthode de recherche sur les modes de vie et les conditions de travail des ouvriers en Europe, qui a donné lieu à la création de la “famille type” et de la “méthode de l’enquête sociale”. Émile Durkheim, quant à lui, a étudié les transformations de la société européenne au XIXe siècle et a exploré la façon dont les changements économiques, sociaux et culturels ont affecté les relations sociales et la vie en communauté.

Plus récemment, Emmanuel Todd a proposé une vision de la transformation sociale basée sur l’analyse des structures familiales et de la dynamique démographique. Selon Todd, les modes de vie et les attitudes sociales sont influencés par les configurations familiales, qui évoluent avec les changements économiques et politiques.

La théorie de la transformation sociale est importante car elle permet de comprendre les forces qui façonnent notre monde et les défis auxquels les sociétés sont confrontées. Elle aide également à identifier les tendances émergentes et les changements qui pourraient survenir à l’avenir. Enfin, elle fournit des outils pour l’analyse des politiques publiques et des actions collectives, en aidant à comprendre les implications des changements sociaux pour les individus et les groupes.

En somme, la théorie de la transformation sociale est une approche essentielle pour comprendre l’évolution des sociétés humaines et les dynamiques qui sous-tendent les changements sociaux, culturels et politiques. Elle continue de susciter des recherches et des débats dans de nombreux domaines, de l’économie à la psychologie sociale, en passant par la politique et la sociologie.

 

La théorie des transformations sociales a pour point de départ un constat selon lequel aucune théorie n’a été en mesure d’expliquer pourquoi certaines idéologies et phénomènes politiques majeurs sont répartis de manière différente dans les différentes sociétés. Par exemple, on ne sait pas pourquoi certaines régions du monde sont dominées par des doctrines libérales, d’autres par la social-démocratie ou le catholicisme, d’autres encore par l’islam ou le système indien des castes, et d’autres par des conceptions inclassables comme le socialisme bouddhiste. De même, on ne sait pas pourquoi le communisme a triomphé dans certains pays, tels que la Russie, la Chine, la Yougoslavie, le Vietnam et Cuba, mais a échoué dans d’autres.

En outre, il est courant de penser qu’il existe une opposition entre le monde moderne et le monde archaïque, ce qui expliquerait pourquoi les valeurs modernes sont considérées comme le fruit d’une adaptation au progrès et d’une réflexion philosophique, tandis que les gens dans le passé seraient attachés à l’inégalité, à l’autorité, au patriarcat, au communautarisme et aux valeurs de la famille. Les gens modernes, en revanche, seraient portés vers l’égalité, la liberté, l’individu et le féminisme. Cependant, cette vision est discutable car elle ne tient pas compte du fait que les sociétés sont en constante évolution et que les idéologies et les valeurs peuvent varier en fonction de nombreux facteurs, tels que l’histoire, la culture, l’environnement et les conditions économiques et sociales.

L’anthropologie familiale étudie l’organisation et le fonctionnement des familles dans différentes sociétés. Avec l’évolution des modèles de recherche sur ce domaine, une nouvelle hypothèse émerge : les modèles familiaux qui composent les peuples sont différents et portent en eux les déterminants qui construisent les modèles politiques. En effet, les valeurs inculquées dans la pratique de la vie familiale sont activées sur le plan politique, ce qui peut aider à comprendre la variété de systèmes, de forces et d’idéologies qui se partagent la planète. Dans cet article, nous allons examiner cette hypothèse plus en détail, en nous appuyant notamment sur les travaux de Frédéric Le Play et de Todd.

Frédéric Le Play (1806-1882) a joué un rôle crucial dans l’évolution de l’anthropologie de la famille en abandonnant l’approche universaliste et en adoptant une approche différentielle. Il a développé une typologie comprenant trois formes familiales et a étudié leur répartition dans toute l’Europe, de Tanger à l’Oural. Cette évolution de l’anthropologie de la famille a permis de comprendre que les structures familiales traditionnelles ont une influence sur les idéologies contemporaines malgré leur disparition. Emmanuel Todd, en reprenant les travaux de Le Play, a ajouté une autre dimension en expliquant que la fragmentation idéologique du monde au XXe siècle est liée à la diversité des structures familiales traditionnelles. Todd a également proposé un modèle à deux axes pour étudier les transitions politiques et sociales. Le premier axe est lié au taux d’alphabétisation, qui entraîne des bouleversements politiques, tandis que le second axe est géographique et anthropologique, prenant en compte que les pays n’ont pas tous connu la même marche vers la modernité. Ainsi, les contenus idéologiques qui apparaissent dans la crise de transition sont différents selon le substrat anthropologique, c’est-à-dire les valeurs antérieurement contenues dans la famille. Cette approche permet de mieux comprendre comment les structures familiales traditionnelles influencent les idéologies contemporaines et comment ces dernières évoluent dans des contextes de transition politique et sociale.

La théorie de la transition démographique postule que l’histoire démographique est à la fois universelle et globale dans son extension géographique. En effet, elle tend à être celle de l’humanité après avoir touché l’Europe. Ainsi, la quasi-totalité des pays du monde vit aujourd’hui une transition démographique similaire à celle que les pays européens ont connue à partir du XVIIIe siècle. Ce processus conduit les sociétés vers des modèles familiaux et sociaux plus avancés, caractérisés notamment par une baisse de la fécondité et de la mortalité.

Ce mouvement est un cycle long, qui se déroule en plusieurs étapes. Tout d’abord, l’alphabétisation et la sécularisation accentuent les différences entre zones religieuses. Ensuite, la baisse de la mortalité infantile permet une augmentation de l’espérance de vie, mais la fécondité reste élevée, entraînant une croissance rapide de la population. C’est alors que la transformation des modèles familiaux et la baisse de la fécondité amorcent un bouleversement des sociétés.

Ce processus de transition démographique peut donc mener à une transformation sociale profonde, avec une évolution des modèles familiaux et une augmentation de la richesse matérielle due notamment au développement industriel. Cependant, il est important de noter que les transitions démographiques peuvent varier en fonction des pays et des régions, et que les contenus idéologiques qui en découlent sont influencés par les valeurs et les structures familiales traditionnelles propres à chaque société. En effet, ces dernières continuent d’avoir une influence sur les idéologies contemporaines, même si elles ont tendance à disparaître avec la modernité.

 

L’opposition entre idéologie et anthropologie trouve son origine dans deux types d’interactions entre individus qui ont des conséquences sur leur perception du monde. D’un côté, il y a les rapports primordiaux, qui se réfèrent à des relations élémentaires entre l’individu et son environnement immédiat. Ces rapports sont régis par des lois implicites et sont appris de manière inconsciente, par l’expérience directe avec des personnes réelles. Ils peuvent être considérés comme des rapports humains, car ils impliquent une interaction directe entre des individus en tant qu’être humains. D’un autre côté, il y a les rapports secondaires, qui sont définis par des systèmes d’attitudes qui organisent les relations entre individus qui ne se connaissent pas directement. L’apprentissage de ces relations impersonnelles est artificiel, conscient et médiatisé par des formulations idéologiques. On peut les nommer rapports sociaux. Ces deux types de rapports ne sont pas complètement séparés, car les rapports sociaux ont des répercussions sur les rapports humains et vice versa.

Ainsi, les rapports humains sont caractérisés par un sentiment d’égalité naturelle entre les individus, souvent basé sur la solidarité et l’entraide. C’est le sentiment de l’égalité des frères. Les rapports sociaux, quant à eux, sont basés sur une conception idéologique de l’égalité, telle que l’égalité des citoyens devant la loi. Cette égalité est le reflet des rapports humains, mais elle est souvent formalisée et institutionnalisée. En effet, la mise en place de lois et d’institutions sociales visant à promouvoir l’égalité peut avoir des conséquences sur les rapports humains en encourageant l’émancipation et l’autonomie individuelles. Toutefois, ces institutions peuvent également être perçues comme un obstacle à la liberté individuelle et à l’expression de l’identité personnelle, en introduisant des codes sociaux rigides et en imposant des normes de comportement.

Le modèle classique de transition démographique a été développé pour expliquer les tendances démographiques observées dans les sociétés occidentales depuis le XIXe siècle, mais il a également été appliqué à d’autres régions du monde. Cependant, cette théorie a été critiquée pour son manque de prise en compte de certains facteurs sociaux, économiques et culturels qui ont un impact sur les tendances démographiques.

Par exemple, certains auteurs ont souligné le rôle de l’éducation des femmes dans la réduction de la fécondité, car une éducation plus élevée est souvent associée à un âge plus tardif au mariage et à une utilisation accrue des méthodes contraceptives. De même, le développement économique peut avoir un impact sur la taille de la famille, car une augmentation de la richesse peut conduire à une diminution de la fécondité, car les couples peuvent se permettre d’investir plus dans l’éducation et le bien-être de leurs enfants.

En outre, des facteurs tels que les politiques publiques en matière de santé reproductive et les attitudes culturelles envers la famille et la fécondité peuvent également influencer les tendances démographiques. Par exemple, les politiques de planning familial ont souvent été associées à une baisse de la fécondité dans les pays en développement.

En somme, la transition démographique est un processus complexe et multifactoriel, influencé par des facteurs sociaux, économiques, culturels et politiques. Les théories qui tentent d’expliquer ce processus doivent prendre en compte ces différents facteurs pour une compréhension complète des tendances démographiques.

Dans sa version classique, ce modèle devait rendre compte de l’évolution des populations occidentales qui, à compter du XIXe siècle surtout, ont connu à la fois une croissance rapide de leurs effectifs et un déclin de leur fécondité (D. Grigg, 1980). Essentiellement, il est suggéré que ces populations, antérieurement caractérisées par des niveaux élevés de mortalité et de fécondité, ont glissé à des rythmes variables vers un régime opposé, marqué par une mortalité et une fécondité faibles. Selon les pionniers du modèle (A. M. Carrsanders, 1925 ; W. S. Thompson, 1929 ; F. W. Notestein, 1945 ; etc.), une diminution de la mortalité, causée par les progrès de la médecine et une meilleure alimentation, agit comme facteur déclencheur. Comme la population augmente, la terre devient rare, le célibat et l’âge au mariage s’accroissent, et bientôt les couples s’avisent de réduire la taille de leur famille.

Cet appareil descriptif, parfois imprudemment présenté comme une sorte de théorie générale, a été fréquemment contredit par l’enquête empirique, ce qui a donné lieu à des variantes ou même à des propositions concurrentes. Concernant par exemple la hausse de la population totale, des auteurs ont insisté sur le rôle des mouvements migratoires (C. Desama, 1985 ; C. Vandenbroeke, 1984), de la nuptialité (H. Charbonneau, 1980) ou du développement économique (E. Crenshaw, 1989). Le calendrier même de la transition a aussi été plusieurs fois pris en défaut : un déclin de la fécondité sans modification de la mortalité infantile, une hausse de la population totale sans réduction de la nuptialité, et population totale (D. Levine, 1977, 1984 ; D. E. C. Eversley, 1965 ; C. Tilly, 1978). 

Parallèlement, et peut-être aussi à cause des difficultés éprouvées par le modèle général, un important courant de recherche s’est constitué autour de la problématique plus restreinte de la réduction de la fécondité et des facteurs qui l’ont commandée. Dans d’autres directions, sont tour à tour privilégiés des facteurs économiques (présence de la grande industrie, niveau de richesse, économie de marché), des éléments strictement techniques (efficacité des moyens de contraception), ou des données culturelles (scolarisation, religion, mentalités, appartenance ethnique). 

Dans l’ensemble toutefois, de plus en plus de chercheurs se rallient à l’idée que la transition démographique peut emprunter une multiplicité d’itinéraires, cette diversité étant à mettre au compte des particularismes sociaux, économiques et culturels propres à chaque région. Toutefois, cette théorie repose sur une méthode «empirique» consistant à suivre des indicateurs dans plusieurs pays sur le long terme, à les comparer à l’histoire démographique d’autres espaces (l’Europe en particulier, mais aussi la Chine, le Japon et la Russie), et à dégager un mouvement général en suivant un certain nombre de variables, qui influencent la transition et la transformation des modèles familiaux et au-déla de l’ordre social en général.  

 

Références bibliographiques

المراجع الببليوغرافية

D'autres articles

Scroll to Top