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Akufi nt Tikta

Les services de sécurité et de renseignements

Pouvoir incontournable et occulte, les services de renseignements et de sécurité algériens ont toujours été l’arme du régime. 

Les services au coeur du système

Sous différents acronymes MLGC, MALG, SM, DGPS, DRS, DSS, les services de sécurité et de renseignements algériens ont marqué l’histoire du pays durant plusieurs décennies. Les personnes et les sigles changent par contre la matrice, les méthodes et l’objectif reste toujours les mêmes : défendre et préserver le régime. Ils forment un État dans l’État. 

Tirant leur légitimité du rôle crucial des militaires dans la Guerre d’Indépendance. Crée au départ comme un organe de transmission, ils ont évolué par la suite, pour être un service de renseignement et de sécurité autonome. Le coup d’Etat de 1965 a définitivement mis l’armée au centre du système et du pouvoir en lui conférant une place prépondérante dans l’Etat. A travers les services de renseignements et de sécurité, particulièrement la police politique, l’armée étend par la suite sa mainmise dans l’administration, dans l’économie et plus tard dans toute la société. 

Les services de sécurité et de renseignements jouent un rôle central dans la vie politique et sociale sans qu’il soit soumis au contrôle du Parlement et de la justice. 

 

 

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Présence dans toutes les structures de l'Etat tout en contrôlant la société

Dans tous les pays du monde le renseignement est indissociable de la vie économique, sociale et politique. Partout les renseignements fondent des stratégies offensives ou de défense pour préserver les intérêts de l’Etat et du pays à l’intérieur comme à l’extérieur. 

En Algérie, officiellement et au-delà des changements de dénomination périodique, les services de renseignement sont chargés d’assurer la sécurité du pays en veillant à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat. Il touche des domaines aussi divers que la discipline militaire dans les rangs est dans les rues où l’espionnage et le contre-espionnage.  Là donc le rôle classique des services de sécurité comme dans la plupart des pays du monde. 

Les services de renseignement et de sécurité en Algérie, ont également un autre objectif qui est le contrôle de la vie politique et de l’ordre économique et social. Ils assurent non seulement le rôle de police politique mais aussi celui de surveillant de la bonne exécution des politiques économiques et de gardien de l’ordre social. 

Donc, au déla des rapports de forces à l’intérieur du régime, les services reste l‘œil qui permet au régime de réaliser et de préserver son emprise dans l’Etat et dans le pays. Pour atteindre ces objectifs, de façon non improvisée que lui fixent les détenteurs du pouvoir, responsables civils ou militaires, individuellement ou en collégialité, les services de renseignements ont mis en place diverses structures et organisé leur présence dans la plupart des établissements et au déla ils contrôlent la société et la sphère politique, ses éléments actifs, ou dormants sont partout. 

La manipulation de la société

L’action psychologique, le noyautage, la manipulation, l’information et la contre-information, le retournement d’opinions, les écoutes téléphoniques. C’est classique, diront les observateurs, au fait du «fonctionnement» conventionnel des services de renseignements. En Algérie en absence de démocratie,  et sans aucun contrôle de la justice, ces techniques sont utilisés pour le contrôle de la société qu’elle soit politique ou civile par différentes techniques.

– Le contrôle directe par l’infiltration des partis, du mouvement associatif, des médias, des syndicats. 

 – Encouragement de la création de partis politiques et d’associations dont certains dirigeants sont acquis au système politique en place.

– Le clonage, une technique utilisée quand une organisation, association, syndicat ou partis ne sont pas infiltrées. La création d’une autre organisation, qui va exercer dans le même domaine, un sigle similaire, mais à qui on donne les facilités, les moyens financiers et humains dans le but de  noyer et faire de l’ombre à l’organisation clonée. 

– Favoriser l’émergence d’une personnalité politique, associative par sa médiatisation

– Ballons d’air, technique utilisée pourr tester la réaction de la classe politique et de la société sur une information donnée. Une rumeur, une vraie-fausse information est diffusée à travers les médias, pour voir et tester l’ampleur des réactions et décider de faire passer une réforme, une décision importante, ou pas. Technique de plus en plus répondus avec le développement des réseaux sociaux.

– Travestir la réalité, en contrôlant directement les médias lourd et indirectement les autres médias ou la presse, par l’infiltration

 

Contrôle des Structures de l'Etat

Les agents sont présents dans les ministères, les administrations, les entreprises et les universités, les ambassades, les aéroports, les gares routières, etc. Partout.. 

Les rapports établis par ses agents à divers niveaux alimentent des cellules d’analyse qui élaborent des études destinées systématiquement aux principaux membres du commandement militaire et selon à quelques responsables civils. Ce sont donc les rapports des services de renseignements qui éclairent l’élaboration des décisions politiques du système.

La sélection des élites et le personnels de l’Etat. 

Les services sont l’instrument par excellence de la sélection des élites. les enquêtes d’habilitation des services sont indispensables pour occuper les postes sensibles dans les différentes administrations ou les entreprises publics. 

 

Contrôle et manipulation des réseaux sociaux

La place de plus en plus importante qu’occupe les réseaux sociaux dans la vie sociale et politique ne laisse pas indifférents les services qui peuvent voir  en eux une menace à la stabilité de l’Etat et du régime.

L’utilisation des algorithmes, de l’automatisation et du Big Data pour façonner l’opinion publique, que l’on désigne globalement par le terme ‘propagande informatique’, est en train de devenir “une réalité omniprésente et envahissante au sein de la vie politique et social en Algérie.

Les cyber-troupes sont le terme collectif qui désigne les acteurs du gouvernement ou des partis politiques qui utilisent les réseaux sociaux pour manipuler l’opinion publique, harceler des dissidents, attaquer des opposants politiques ou encore diffuser des messages polarisants destinés à diviser les sociétés, entre autres choses.

 Les techniques et les outils sont nombreux: les bots humains et cyborg, faux comptes, les comptes piratés ou détournés, trolling sponsorisé, le doxxing

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Organisation

Les services de renseignements et de sécurité sont l’une des composantes  de l’armée, placée sous l’autorité d’un chef militaire, lui-même influent du commandement militaire, donc organiquement les services de renseignements dépendent de l’armée. Administrativement, ils peuvent  être rattachés à la présidence, à l’état-major de l’armée ou au ministre de la défense. 

Ils sont restructurés en trois pôles, avec plusieurs sous directions, qui changent de dénomination à chaque fois que les circonstances l’exige : les services de sécurité intérieure, les services de la sécurité de l’armée, et les services de la sécurité extérieur. Ces trois pôles ou entités sont  rattachées soit à la l’état-major de l’armée, soit au ministre de la défense où à la présidence de la République, tout dépends des rapports de forces à l’intérieur du régime et le positionnement des différentes factions qui compose le système. Le rattachement à l’un ou à l’autre renseigne sur les rapports de force à l’intérieur du régime

Sur le terrain les services s’appuient sur des éléments actifs, c’est à dire des éléments qui sont structurés au sein de la hiérarchie avec un grade et des éléments dormants, c’est à dire des indicateurs non structurés. Les bureaux de sécurité et de prévoyance ou les BSP, étaient l’extrême cellule de base des services entre 1965 et 1988. Les BSP ont disparu pour laisser place à d’autres structures multiples affiliés à différentes directions. 

Sous Boumédiène (qui cumulait les postes de chef d’état et ministre de la défense), la sécurité militaire était rattachée directement à la présidence bien que structurellement dépendant du ministère de la Défense. 

Le président Chadli Bendjedid a scindé la sécurité militaire en deux services, la Délégation générale à la prévention et à la sécurité (DGPS), et la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) avant de les réunifier une nouvelle fois sous la direction du département de recherche et sécurité (DRS).

Après les restructurations effectuées en 2016, le DRS est démantelé  en trois directions DSI, DDCE et DCA sous la responsabilité du CSS.

Depuis 2019, avec la pression du mouvement populaire, il y a une instabilité dans l’organisation et la coordination des services. Plusieurs changements ont été effectué. 

Evolution de l'organisation

Principales missions des différents pôles

Sécurité intérieur

Considéré comme colonne vertébrale des services. Elle chargé de la sécurité, du contre espionnage et de l’infiltration intérieur. 

Service de sécurité intérieur : 

  • Mohamed Betchine, (1987-1988), (DGPS)
  • Smain Lamari, (1992-2007), (DCE)
  • Ahmed Kherfi (2007-2011), (DCE)
  • Bachir Tartag, (2011-2013), (DCE)
  • Abdelhamid Bendaoud, 2013-2015 ,(DSI)
  • Boura Rezig dit Abdelkader, (2015- avril 2019), (DSI)
  • Wassini Bouazza, (avril 2019-avril 2020), (DSI)
  • Abdelghani Rachedi, (avril 2020- ), (DSI)

Sécurité de l'armée

Le pôle chargé de la sécurité intérieur de l’armée a pour mission principale le renseignement militaire et d’intérêt militaire pour l’ensemble des forces armées algériennes. Il est chargée du recueil de l’information, de son analyse et de la diffusion du renseignement vers les forces armées, les forces en opérations et les organismes centraux de la défense.

Responsable de la sécurité de l’armée  :

  • Mohamed Betchine (1987-1988), (DCSA)
  • Mohamed Mediène (1988-1990), (DCSA)
  • Kamel Abderahmane (1990-1995), (DCSA)
  • M’henna Djebbar (1995-2011), (DCSA)
  • Mohamed Tirèche ((septembre 2013 – Aout 2018) ), (DCSA)
  • Othmane Belmiloud (aout 2018- novembre 2018), (DCSA)
  • Sid-Ali Benzemirli (novembre 2018- avril 2019), (DCSA)
  • Abdelwahab Babouri (avril 2019 – septembre 2019), (DCSA)
  • Boubekeur Nabil (septembre 2019-mars 2020), (DCSA)
  • Sid-Ali Benzemirli (depuis mars 2020), (DCSA)

Services Extérieurs

Ils ont pour rôle la sécurité extérieur de l’Etat et ses intérêts. Les principales activités sont : la recherche et le recueil du renseignement, le contre espionnage, échanges de renseignements entre services étrangers, surveillance et sécurité des ambassades. Supervise et surveille les pourparlers menés par la diplomatie algérienne. La surveillance des associations algériens activant à l’étranger ou les réfugiés algériens classés comme “dangereux” ainsi que les mouvements politiques qui activent à l’étranger.

Différents responsables de la sécurité extérieure, direction de la documentation et de la Sécurité extérieure (DDSE)

  • Smain Lamari (1992-2007)
  • Rachid Lallali (-2013), (DDSE)
  • Mohamed Bouzit (septembre 2013-mars 2019), (DDSE)
  • Abdelhamid Bendoud (mars 2019 – août 2019), (DDSE)
  • Kamel Eddine Remili (août 2019- avril 2020), (DDSE)
  • Mohamed Bouzit (Avril 2020 -), (DDSE)
  • Nourdine MEKRI (janvier 2021 -), (DDSE)

La petite histoire des services

L’histoire des services algériens est révélatrice des stratégies et des moyens mis en œuvre par les acteurs du régime, pour garder le pouvoir et contrôler la société. Elle renseigne aussi sur les rapports de forces à l’intérieur du régime.

Références bibliographiques

المراجع الببليوغرافية

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