Observatoire de la transformation sociale en Algérie

Etat de la société

Introduction

Indicateurs socio-économiques

Les indicateurs économiques et sociales, comme le niveau d’instruction, l’emploi, l’urbanisation, l’immigration et l’émigration … sont autant de variables qui influencent profondément l’évolution de la structure de la famille, définie comme la structure de base et le microcosme de la société. Les mutations qui s’opèrent au niveau de la famille algérienne finissent par bouleverser toute la société

 

SCOLARISATION

Le facteur est sans conteste le rôle du système éducatif point il a été bien analysé dans le domaine de la reproduction des inégalités sociales oui la plus l’objet d’une multitude de travaux. Ses recherches ont montré et virgule malgré l’apparente égalité des chances offertes par une école obligatoire gratuite, que les inégalités sociales et culturelles du milieu familial déterminent en grande partie le rendement scolaire des enfants d’une même classe d’âge fréquentant les bancs du même école point hé très peu d’études cependant ont porté sur la différence d’éducation entre génération et l’impact qu’il pourrait avoir sur la famille et son organisation interne virgule sur les relations parents enfants et sur les rôles respectifs dans le fonctionnement de la cellule familiale.

Le premier indicateur ou déterminant de la transformation sociale est le taux d’alphabétisation. En effet, les études en matière de population ont établi depuis de longue date que l’éducation conditionne fortement un grand nombre de comportements démographiques. Il est apparu que la généralisation de l’éducation, notamment celui des femmes, au sein d’une population donnée, joue, à long terme, un rôle important dans la transition démographique.

L’historien anglais Lawrence STONE a identifié un point commun aux trois révolution anglaise, française et russe. L’existence à la veille du déclenchement des troubles politiques et idéologiques 

Selon E. Todd, le point de basculement politique est le moment où une société passe le seuil de 50 % d’alphabétisation chez les 20/24 ans. Ce passage a eu lieu en moyenne à 25 ans d’intervalle entre les hommes et les femmes en Europe au XIXe siècle. Ce Processus est universel et atteint tous les pays y compris l’Algérie. Il va de la hausse du niveau éducatif de la population aux bouleversements politiques. Comme cela s’est passé dans l’Angleterre de Cromwell au 17e siècle où la proportion des jeunes – garçons puis filles- instruits a dépassé celle des analphabètes  ; la révolution de Cromwell (et la décapitation du roi Charles X) survint 10 ans après. Même chose en France au milieu du 18e siècle, ou les jeunes instruits dépassèrent les analphabètes. La révolution française s’est produit quand le seuil de 50% d’alphabétisation chez les hommes a été atteint dans le bassin parisien.  On retrouve le même phénomène avec le printemps des peuples dans les pays d’Europe orientale et d’Europe centrale et orientale, avec la Russie de 1905 et de 1917. Aussi la révolution en Iran, était le résultat d’une scolarisation de masse des années 60 et 70 et a atteint le taux des 50% à la veille de la révolution. Partout, l’instruction généralisée a précédé les révolutions politiques. Phénomène qui paraît d’une grande banalité, que l’accès à l’instruction. 

Que signifie un tel événement pour la société concernée ? Que pour la première fois les jeunes adultes savent massivement lire. Les fils savent lire mais pas les pères. Ceci déstabilise les rapports d’autorité dans la famille et plus largement dans toute la société. Par conséquent, le différentiel éducatif qui s’établit entre générations (parents / enfants) agit-il sur le processus de dissolution des autorités existantes dans la cellule familiale et la neutralisation des mécanismes régulateurs des conflits! générés par les contradictions internes. 

l’instruction sur le fonctionnement de la société; il s’agit d’étudier l’action qu’exerce la scolarisation de masse combinée à une forte croissance démographique, sur les relations de genre, sur les relations à l’intérieur de la cellule familiale et sur le fonctionnement global de la société. Comment la généralisation de la scolarisation, dans une société où l’analphabétisme était dominant, agit-elle sur l et enfin sur les constructions identitaires des individus. 

Partant du constat que l’éducation des enfants est dans toutes les sociétés dévolue en priorité aux femmes, l’alphabétisation des femmes est l’un des facteurs les plus fréquemment évoqués pour expliquer la baisse de la fécondité, étant donné que la fécondité des femmes varie souvent à l’inverse de leur niveau d’éducation : généralement, plus les femmes sont alphabétisées, moins leur fécondité est élevée.

TAUX DE SCOLORISATION

Le taux de scolarisation est le rapport entre le nombre d’élèves, d’étudiants et d’apprentis en formation initiale d’un âge déterminé, inscrits dans un établissement d’enseignement, et le nombre de jeunes de cet âge.

L’Algérie a fait un rattrapage extrêmement rapide en matière de scolarisation. La politique éducative des premières années de l’indépendance est une partie constitutive du consensus social sur lequel reposait le nouvel État. Celui-ci avait pour principe de base l’égalité de tous les Algériens et une solidarité de type communautaire. Ce consensus supposait que l’État donne des conditions égales à tous les enfants devant l’éducation par une gratuité totale de l’enseignement. C’était une période de généralisation de la scolarisation dans une société où l’analphabétisme était dominant. 

Au lendemain de son indépendance, au moment où l’Algérie amorce un puissant effort de scolarisation, la majeure partie de la population est analphabète. Depuis les années 1960, une place importante a été accordée à l’instruction en Algérie et tout particulièrement à la lutte contre l’analphabétisme des femmes. Ceci a conduit à un meilleur accès à l’instruction pour tous les groupes d’âges des deux sexes et à une réduction importante du pourcentage de femmes non-instruites à chaque âge.  

Nous postulons que l’action combinée de la croissance démographique et de la généralisation de l’école aux enfants nés après l’indépendance est un facteur essentiel dans les transformations en cours dans la société algérienne; que la force de leur action est accentuée par le court laps de temps dans lequel ils se sont opérés. Principalement, par la scolarisation de masse, notamment celle des filles, qui n’a pas manqué de bouleverser l’organisation sociale algérienne notamment au niveau de sa cellule de base, la famille et a contribué à créer des situations inédites dans l’histoire de ce pays, notamment en ouvrant largement l’espace public à un nombre de plus en plus grand de femmes.

TAUX DE SCOLARISATION DES FEMMES 

Le taux de scolarisation des femmes n’a ainsi cessé d’augmenter depuis 1962 ; il a même été multiplié par 3 entre 1970 et 2008, passant de 32% en 1965 à 91% en 2008 (Graphe ci-dessus). Aussi le taux d’alphabétisation ne cesse d’augmenter, en passant de 99% à l’indépendance à 35,8% en 1987. L’écart relatif entre les hommes et les femmes a beaucoup diminué. Plus précisément, 63,4 % des hommes contre 35,8 % des femmes étaient instruits en 1987, alors que ce pourcentage est monté à 87,4 pour les hommes et 75,3% pour les femmes en 2018. Le taux de scolarisation pour le cycle primaire (élèves de 6 à 11 ans) atteint près de 94 % en 2009-2010 et a augmenté de près de 10 points en moins d’une décennie . 

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