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PRISMA

موشور الأفكار

Akufi nt Tikta

Observatoire de la transformation sociale en Algérie

Etat de la société

Indicateurs socio-économiques

En Algérie, comme dans de nombreux autres pays, les transformations sociales sont profondément influencées par des indicateurs socio-économiques tels que le niveau d’instruction, l’emploi, l’urbanisation, l’immigration et l’émigration. Ces facteurs ont un impact significatif sur l’évolution de la structure familiale, qui est définie comme la structure de base et le microcosme de la société.

Les changements en cours dans la famille algérienne ont des répercussions qui vont au-delà de la famille elle-même, bouleversant toute la société. Les mutations qui s’opèrent au niveau de la famille finissent par bouleverser non seulement ses traditions, ses préjugés, ses lois et ses hiérarchies internes, mais aussi les comportements individuels, notamment procréateurs, qui à leur tour déterminent l’évolution des composantes de la dynamique démographique.

Ainsi, pour comprendre l’évolution de la société algérienne dans son ensemble, il est important d’étudier les indicateurs socio-économiques qui influencent la structure familiale. En outre, il est essentiel d’analyser les relations entre le changement social et le changement familial, en reconnaissant que la famille est le reflet des changements à grande échelle.

 

La FAMILLE algérienne

Les mutations qui se produisent au sein des familles en Algérie ont un impact considérable sur les traditions, les préjugés, les lois et les hiérarchies internes, ainsi que sur les comportements individuels, notamment en matière de procréation, qui influencent à leur tour l’évolution de la dynamique démographique.

Les relations entre le changement social et le changement familial sont étroitement liées, car la famille est considérée comme la base de la micro-société, qui cristallise en son sein tous les changements à grande échelle. Les modifications intervenues, bien qu’elles ne soient pas négligeables, représentent des tendances lourdes et suggèrent l’adoption de comportements fondamentalement différents face à des événements considérés comme inexplorables.

Cependant, bien que la cellule familiale soit une résultante du développement, elle ne se contente pas de subir les influences extérieures, mais, par ses réactions face au changement, elle s’institue elle-même comme un agent actif de l’évolution sociale. La famille algérienne, en tant que structure élémentaire du système social, a subi les contrecoups des profondes mutations économiques, politiques et sociales qui ont affecté notre pays depuis la période coloniale, tant dans sa composition que dans son organisation. Cette mutation a été accélérée par les politiques publiques mises en place par l’Etat depuis l’indépendance.

Pour suivre ces changements dans la famille et analyser leur impact sur la société, nous utilisons un ensemble d’indicateurs quantitatifs, principalement démographiques (composition), mais aussi qualitatifs (caractéristiques). Toutefois, il convient de souligner que l’approche statistique ne saisit pas la famille en tant que telle, mais à travers la notion de ménage.

 

Notion de ménage

En Algérie, les études et statistiques sur la population utilisent la notion de ménage pour saisir la dimension familiale. Le ménage est défini par les services statistiques algériens comme étant un groupe de personnes vivant ensemble dans un même logement sous la responsabilité d’un chef de ménage, préparant et prenant en général les principaux repas ensemble. Ces personnes sont généralement liées entre elles par le sang ou par alliance, et peuvent constituer une famille ou plusieurs familles. Il est donc important de distinguer la notion de ménage de celle plus limitative de famille.

La définition du ménage en Algérie met l’accent sur les liens de parenté, l’unité de résidence et l’unité de consommation. Ainsi, le ménage est identifié par l’alliance (le mariage), la filiation (le sang), la cohabitation (le logement) et le pouvoir (chef de ménage). Il est à noter qu’une personne vivant seule dans un logement peut constituer un ménage.

En résumé, en Algérie, les statistiques et études sur la population sont réalisées en utilisant la notion de ménage qui est définie comme un groupe de personnes vivant sous un même toit et partageant les principales dépenses du foyer. Les liens de parenté, la résidence commune et l’unité de consommation sont les critères principaux qui définissent un ménage. Il peut comporter une ou plusieurs familles.

Au niveau de la structure

En Algérie, la structure des ménages est soumise à des évolutions importantes qui sont le reflet des mutations au sein des familles. Ces dernières ont un impact significatif sur les traditions, les préjugés, les lois et les hiérarchies internes ainsi que sur les comportements individuels, notamment en matière de procréation, qui influencent à leur tour l’évolution de la dynamique démographique. La famille algérienne est considérée comme la base de la micro-société, qui cristallise en son sein tous les changements à grande échelle.

Les mutations intervenues dans la structure des ménages en Algérie, bien qu’elles ne soient pas négligeables, représentent des tendances lourdes et suggèrent l’adoption de comportements fondamentalement différents face à des événements considérés comme inexplorables. Cependant, la cellule familiale n’est pas uniquement influencée par les changements extérieurs, elle s’institue elle-même comme un agent actif de l’évolution sociale à travers ses réactions face au changement.

Depuis la période coloniale, l’Algérie a subi des mutations économiques, politiques et sociales qui ont affecté la composition et l’organisation de la famille algérienne. Cette mutation a été accélérée par les politiques publiques mises en place par l’Etat depuis l’indépendance.

Afin de suivre ces changements et d’analyser leur impact sur la société, l’approche statistique utilise un ensemble d’indicateurs quantitatifs, principalement démographiques (composition), mais aussi qualitatifs (caractéristiques). Il est important de souligner que l’approche statistique ne saisit pas la famille en tant que telle, mais à travers la notion de ménage.

Evolution de la taille des ménages 

Les études du RGPH nous informent que la taille moyenne du ménage en Algérie a connu des évolutions significatives au fil des années.

En ce qui concerne l’évolution des ménages en Algérie, nous observons tout d’abord une augmentation de leur taille moyenne, suivie d’une baisse à partir de 1987. Cette augmentation, passant de 5,92 à 7,10 personnes entre 1966 et 1987, est principalement due à la forte croissance démographique que l’Algérie a connue à cette période.

L’exode rural entre 1966 et 1977 a accentué la densification des ménages urbains. Cependant, à partir de 1987, caractérisée par une réduction de la fécondité, nous observons une tendance à la baisse de la taille moyenne des ménages.

Il convient de souligner que la stabilité de la taille des ménages ne reflète pas nécessairement leur dynamique interne. En effet, les ménages de moins de 4 personnes, qui représentaient près d’un ménage sur 5 en 1966, ne représentent plus que 10% en 1996. Quant aux ménages de grande taille (10 personnes et plus), leur proportion est passée de 12% à 30%. Cependant, à partir de 1998, cette tendance s’inverse : les ménages de plus de 10 personnes diminuent et ceux de taille petite ou intermédiaire augmentent. En 2001, 41% des logements sont occupés par des ménages de 7 à 10 personnes et 8,5% accueillent chacun 11 personnes ou plus.

En ce qui concerne la part des ménages nucléaires, elle est restée stable à 59% entre 1966 et 1977, avant d’augmenter à 67% en 1987, puis à 71% en 1998. En 2002, elle atteint les trois quarts des ménages en Algérie. Ces évolutions dans la structure des ménages algériens ont des conséquences significatives sur les relations familiales, les normes culturelles et les politiques publiques liées à la famille et à la reproduction.

Analyse

Ces statistiques nous montre le recul du nombre de ménages constitués par des familles complexes (cohabitation de plusieurs familles constituées de couples avec leurs enfants célibataires) et aussi la réduction du nombre d’individus par ménage et l’émergence de la famille nucléaire comme structure nouvelle et autonome. Sans pour autant de dire qu’il y a une dominante d’une structure sur une autre. La famille algérienne présente une structure complexe et variée. Elle n’est ni nucléaire, ni étendue. Ces données statistiques traduisent clairement la crise aigue de logement que connaissent les Algériens depuis plusieurs décennies, notamment en milieu urbain. Pendant toutes ces décennies, plusieurs familles et plusieurs ménages ont vécu entassés dans des logements non adaptés à leur structure et surtout à leur taille.  

Donc, c’est une nouvelle réorganisation de la vie familiale, une nouvelle étape qui sans doute à été la conséquence d’une cohabitation forcée par le passé dans des conditions d’habitat pas très favorables Toutes ces pressions ont poussé à la volonté d’autonomisation, notamment chez les jeunes générations plus instruites. Et si le modèle de la famille nucléaire ne progresse pas plus vite en dépit des aspirations prédominantes des jeunes couples à vivre en famille nucléaire, c’est en premier lieu en raison de la « crise de logement » et  tout porte à croire qu’en l’absence de cette contrainte, le modèle de la famille nucléaire aurait rencontré plus de succès.

Les statistiques donnent les mesures quantitatives des différents types de ménages existants et de leur évolution mais ne renseignent pas du tout sur la composition interne de ces ménages. Elles ne permettent pas de faire des analyses fines sur les stratégies de cohabitation comme moyens d’ajustement aux différentes difficultés que rencontrent les jeunes couples à s’installer. La notion de ménage repose sur celle de l’unicité d’habitation et celle de la préparation et de la consommation en commun des principaux repas Si la taille des ménages et celle des logements n’a pas beaucoup changé en dépit de la très forte baisse de la fécondité, c’est la composition interne qui n’est vraisemblablement plus la même et le ménage élargi d’aujourd’hui n’est plus à l’image de la famille étendue d’autrefois, notamment en milieu urbain. On assiste surtout à une cohabitation forcée de plusieurs unités nucléaires. Le ménage élargi aujourd’hui est souvent constitué de multiples unités nucléaires qui, dans un contexte de crise de logement et de crise économique, vivent dans un même logement tout en préparant et en prenant les repas séparément

Mais en dépit d’une urbanisation accélérée et soutenue, le processus de nucléarisation de la famille algérienne a été assez long au départ (et n’a démarré réellement qu’à partir des années 1980, période du début de la transition de la fécondité). Ce n’est donc pas la nucléarisation des ménages qui a conduit à la baisse de la fécondité mais au contraire le maintien des structures familiales traditionnelles qui n’a pas constitué un obstacle au déclin rapide de la fécondité. Il l’aurait même encouragé en poussant les familles nouvellement constituées à restreindre leur descendance en contexte de cohabitation et d’exiguïté des logements. 

La tendance à la «nucléarisation» des ménages en Algérie, qui s’est manifestée durant les années postindépendance, se prolonge lentement dans le temps : le nombre de familles par ménage est passé entre 1987 et 1998, de 1,25 à 1,15 dans le milieu urbain et de 1,26 à 1,16 dans le milieu rural.

Pour la période qui suivit immédiatement l’indépendance, et jusqu’aux années 1970, la diminution en milieu urbain du nombre de familles par ménage doit être imputée à l’occupation de l’espace urbain laissé vide par le départ d’environ 900000 colons à l’indépendance, en 1962.

Il ressort, selon les résultats du dernier recensement de 1998, une nette prédominance des familles de type «couple avec enfants » qui représentent à elles seules 78,2 % de l’ensemble. Au recensement de 1966, ce type de famille représentait 66,8 %. Les familles monoparentales constituées d’un seul parent et des enfants en raison du décès du conjoint, ou suite à un divorce occupent la seconde position avec une proportion de 12,1 %. Quant au reste des familles, elles regroupent le type «couple sans enfant» et d’autres types de familles recomposées nettement moins représentées.

Cependant, si la baisse de la fécondité n’a pas produit les effets attendus au niveau des tailles des ménages, le veuvage et le divorce émergent comme étant les principales voies d’accès au statut de chef de ménage pour les femmes algériennes. Aussi, il faut souligner l’apparition de nouvelles familles : monoparentales, recomposés qui ne sont pas encore prise en compte dans le cadre des statistiques, malgré l’augmentation du taux de divorce et les remariages. Les ménages constitués de familles monoparentales, qui ne cohabitent ni avec des ascendants ni avec des collatéraux représentent 6,1 % de l’ensemble des ménages; près de 270 000 familles monoparentales (43,7 % de l’ensemble des familles monoparentales) sont dans ce cas et sont par conséquent en dehors des familles complexes ou élargies. 

La diversification des formes familiales s’articule avec de nouvelles conceptions individuelles et collectives en matière d’union, de relations entre les conjoints, de procréation, de place et rôle de la femme et de l’enfant au sein de la famille.

La famille se trouve donc essentiellement caractérisée par la conjugalité et reste l’institution de base de la société algérienne. Il faut rappeler aussi que la famille est considérée en Algérie comme un moyen d’accomplissement social, et le seul cadre de la pratique de la vie sexuelle. De ce fait, le mariage est loin d’être une institution en crise, cependant, les conditions de la formation des unions et les relations au sein de la famille connaissent de profondes transformations.

Le mariage étant une institution centrale dans les sociétés algériennes avec son pendant l’absence supposé de rapports sexuels hors mariage, les transformations en cours sur la nuptialité ont sapé les bases de l’autorité familiale sur les femmes adultes et éliminé par là, les fondements du système patriarcal. De façon générale il ressort que les stratégies matrimoniales ont connu une mutation importante et qui ne constituent plus aujourd’hui le même en enjeu social. 

Il faut signaler que même s’il y a des changements dans le calendrier de la nuptialité avec le recul de l’âge du premier mariage, la croissance des taux de divorces et séparations, s’ils peuvent paraître importants, ne concernent que les formes du phénomène du mariage, laissons intacte sa consistance. Ces transformations ne remettent pas en cause le mariage autant que statut social privilégié comme seul seul moyen de fonder un foyer familiale, assurer la reproduction sociale et aussi s’accomplir socialement.

 

 

Au niveau des caractéristiques : 

Au niveau des caractéristiques, c’est plus des données qualitatives que quantitatives qu’il faut analyser, principalement par l’observation de changement dans les comportements, ceux-ci affectent, directement la structure traditionnelle de la famille avec son caractère communautaire à forte endogamie, patrilocale qui a tendance à disparaitre mais pas complétement . Bien que la nucléarisation de la famille se soit accélérée, dans les villes aussi bien que dans les campagnes, la disparition du patrilignage, la fécondité tarde à baisser, l’endogamie est toujours présente dans la fondation des alliances de mariage. Avec la persistance de ces caractéristiques nous pouvons dire que la famille algérienne conserve toujours des traits de l’ancien modèle, 

Stratégie matrimoniale : 

Traditionnellement en Algérie, les mariages étaient arrangés par les familles et se basaient sur des critères tels que l’origine, la religion et la situation financière. Cependant, ces dernières années, on observe un changement significatif dans la stratégie matrimoniale, avec de plus en plus de couples choisissant de se marier par amour et en dehors de leur cercle familial et tribal.

Ce phénomène s’explique en partie par l’évolution de la société algérienne, où les jeunes ont de plus en plus accès à l’éducation et à l’indépendance financière, ce qui leur permet de prendre des décisions plus autonomes en matière de mariage. De plus, l’influence des médias sociaux et des nouvelles technologies a également contribué à faciliter les rencontres et les échanges entre les jeunes, favorisant ainsi la formation de couples autonomes.

Malgré cela, la bénédiction des parents reste importante pour de nombreux jeunes Algériens qui considèrent que l’approbation parentale est un signe de respect pour les traditions familiales. Cependant, cette évolution a un impact direct sur le caractère endogame de la famille en Algérie, car les mariages entre membres d’une même famille ou d’un même groupe tribal deviennent de moins en moins courants.

En somme, l’évolution de la stratégie matrimoniale en Algérie témoigne d’un changement social important, où les jeunes cherchent de plus en plus à prendre leur propre décision en matière de mariage, tout en cherchant à maintenir des liens respectueux avec leur famille et leur culture.

Patrilocalité.

En Algérie, la stratégie matrimoniale a évolué en ce qui concerne la patrilocalité, qui consistait à ce que la femme se marie et habite avec son mari ou chez les parents de ce dernier. Cette pratique n’est plus systématique aujourd’hui, car les nouveaux couples préfèrent généralement s’installer loin de la maison des parents ou de la grande famille.

Toutefois, il existe des cas où l’homme accepte de déménager chez sa femme, voire chez ses beaux-parents s’ils offrent un logement. Cette pratique est de plus en plus courante, car les couples cherchent à trouver un équilibre entre leur vie de couple et les relations avec leur famille.

Cette évolution de la stratégie matrimoniale en Algérie est due en partie à l’évolution des mentalités et des modes de vie. Les jeunes Algériens aspirent de plus en plus à une vie de couple autonome, tout en cherchant à maintenir des liens forts avec leur famille et leur culture. La pratique de la patrilocalité a donc évolué pour mieux s’adapter à ces nouvelles réalités sociales et culturelles.

Agnatisme & Patrilignagère. 

 

En Algérie, l’agnatisme et la patrilignée ne sont plus considérés comme des objectifs prioritaires en matière de mariage et de reproduction chez les nouveaux couples. La notion d’avoir une ascendance mâle a perdu de son importance, car la baisse de la fécondité réduit le nombre de chances d’avoir un garçon dans la famille.

Cette évolution s’explique en partie par l’évolution des mentalités et des normes sociales en Algérie, où les femmes jouent un rôle de plus en plus important dans la société et dans la vie de famille. Les couples cherchent désormais à établir une relation égalitaire et équilibrée, où les rôles et les responsabilités sont partagés de manière équitable entre les deux conjoints.

En outre, la baisse de la fécondité en Algérie a également contribué à cette évolution, car les familles n’ont plus besoin d’avoir un grand nombre d’enfants pour assurer leur survie ou leur réussite sociale. Les couples peuvent ainsi se concentrer sur la qualité plutôt que sur la quantité de leurs enfants, sans se soucier de leur sexe.

En somme, l’évolution de la stratégie matrimoniale en Algérie témoigne d’un changement social important, où les nouveaux couples cherchent à établir des relations égalitaires et équilibrées, sans se soucier de la patrilignée ou de l’agnatisme. La valeur accordée à la descendance mâle a perdu de son importance, laissant place à une vision plus moderne et égalitaire de la famille et de la reproduction.

Patriarcat.

En Algérie, le patriarcat est de moins en moins dominant dans les structures familiales. Les femmes occupent de plus en plus le rôle de chef de famille, et ce même en l’absence de leur mari.

Le veuvage et le divorce sont de plus en plus considérés comme des voies alternatives permettant aux femmes algériennes d’accéder au statut de chef de ménage. Les femmes algériennes font face à de nombreux défis, notamment sur le plan économique, mais elles sont de plus en plus autonomes et indépendantes, et jouent un rôle de plus en plus important dans la société.

Cette évolution témoigne d’un changement social important en Algérie, où les femmes cherchent à se libérer des normes patriarcales pour accéder à des rôles de leadership et d’autorité au sein de leur famille et de leur communauté. Les femmes algériennes aspirent à une plus grande égalité avec les hommes, et la société algérienne évolue pour répondre à ces aspirations.

 Endogamie.

En Algérie, la famille communautaire endogame, qui était autrefois constituée d’un ménage regroupant plusieurs couples, des ascendants encore en vie, des collatéraux mariés ou non, commence à disparaître au profit de la famille nucléaire.

Le mariage endogame, considéré comme un élément fondamental dans le renforcement des liens claniques et tribaux, résiste toujours au vaste mouvement d’urbanisation en cours, mais il est plus courant dans les zones rurales. Les mariages entre cousins sont plus fréquents dans les zones rurales car les familles y sont souvent plus attachées aux traditions et aux liens de parenté.

Cependant, avec l’urbanisation croissante en Algérie, la famille nucléaire devient de plus en plus courante, et les couples se forment de plus en plus en dehors du cercle familial et tribal. Les choix de mariage sont de plus en plus autonomes et la bénédiction des parents n’est plus systématiquement requise.

Cette évolution témoigne d’un changement social important en Algérie, où les liens familiaux et tribaux traditionnels cèdent progressivement la place à des structures familiales plus modernes et individualistes. Cependant, le mariage endogame reste une pratique courante dans les zones rurales et continue de jouer un rôle important dans la préservation des traditions et de l’identité culturelle.

En Algérie, le mariage avec une jeune femme originaire du village d’origine est une façon de renforcer les liens avec la communauté d’origine et de préserver les traditions familiales. C’est également une manière de s’opposer aux déséquilibres et aux déstructurations du mode de vie urbain, en optant pour une femme qui a subi la même socialisation et partage les mêmes savoirs-vivre et habitudes.

Le choix d’un conjoint issu du village d’origine est une affirmation de l’appartenance à la communauté d’origine et une preuve que la distance territoriale n’entraîne plus nécessairement un déclin des liens de parenté. De plus, ce type de mariage permet d’adopter les stratégies et les principes de la communauté familiale traditionnelle et de prouver les capacités de pérennité de celle-ci.

Cependant, cette pratique n’est pas systématique et dépend des choix individuels des couples. De plus, avec l’urbanisation croissante en Algérie, de nombreux jeunes couples se forment en dehors du cercle familial et tribal, ce qui contribue à la transformation des structures familiales et à la modernisation de la société.

  • Au niveau de la nuptialité et divortialité : 

Le taux de nuptialité c’est un bon indicateur du modèles de transition démographique en Algérie

La nuptialité est dictateur qui probablement permet le mieux de mettre en évidence l’état et l’évolution des mœurs dans une société car elle met en jeu des mécanismes très complexes dépendants à la fois du
rapport entre les sexes, des relations au sein de la famille et de multiples facteurs aussi bien culturels que sociaux économique.

Le taux de nuptialité est le rapport du nombre de mariages de l’année à la population totale moyenne de l’année

La question de la divortialité en Algérie est complexe et multifacette, car elle est influencée par de nombreux facteurs, tels que la religion, la culture, la tradition, l’éducation, l’âge, le statut socio-économique et le contexte juridique.

Historiquement, le divorce était peu courant en Algérie, car la société algérienne était dominée par une culture patriarcale et conservatrice qui accordait peu de droits aux femmes. Cependant, avec les changements sociaux, économiques et culturels qui ont eu lieu au cours des dernières décennies, le taux de divorce en Algérie a commencé à augmenter.

Selon les statistiques officielles de l’Office national des statistiques algérien, le taux de divorce en Algérie a augmenté régulièrement depuis les années 1980. En 2019, il était de 2,9% et le nombre total de divorces a augmenté de manière significative au cours des dernières années. Cette augmentation est due à divers facteurs tels que l’augmentation du niveau d’éducation, la libération de la parole des femmes, la pression sociale moindre pour rester dans un mariage malheureux, l’émancipation des femmes, etc.

Cependant, il est important de noter que la procédure de divorce en Algérie est réglementée par la loi, qui exige une intervention judiciaire pour dissoudre un mariage. Le divorce est souvent considéré comme un tabou dans la société algérienne et les procédures sont souvent longues et compliquées, en particulier pour les femmes qui peuvent avoir des difficultés à obtenir le divorce. De plus, la religion musulmane, qui est largement pratiquée en Algérie, réglemente le divorce et peut rendre le processus plus difficile pour certaines personnes.

En somme, le taux de divorce en Algérie a augmenté ces dernières années, mais il reste relativement faible par rapport à certains autres pays. Les facteurs socio-culturels et juridiques influencent fortement cette évolution, et la question reste un sujet sensible dans la société algérienne.

 

 

La famille et la sécularité 

Une proportion élevée de célibataire des deux sexes questionne profondément la conscience religieuse. L’ordre social et religieux en Algérie est généralement hostile au célibat des adultes des deux sexes. Les célibataires seraient susceptibles de succomber plus facilement aux tentations et de perturber l’harmonie supposée qui régnerait au sein du groupe. La société et la religion craint le désordre social que peut créer la présence en grand nombre d’hommes sexuellement actifs dans une société tribale régie par les sentiments d’honneur et de prestige, en proie à une peur permanente de l’affaiblissement du groupe – confronter éventuellement à des conflits internes- face au groupe rivaux.

Il en découle une volonté manifeste de contrôler la sexualité des membres de la société. L’acte sexuel lui-même ne constitue pas un péché (lorsque la finalité ne serait pas de procréer). Les textes coraniques prennent bien on considération la satisfaction des besoins charnels, ils n’assignent donc pas là procréation comme seul but de mariage. Cependant en d’hors du mariage, les rapports sexuels sont interdits pour les célibataires des deux sexes à qui la chasteté est recommandée. Dans le cas où ils sont dans l’impossibilité matérielle de se marier, l’abstinence et la patience sont recommandés aux célibataires. Toute transgression est punie de son coup de bâtons

Le Coran consacré 20 versets au rapport sexuels et pas moins de dix à l’adultère. Les rapports sexuels ne sont pas, du point de vue religieux, concevable en dehors du mariage, d’où une surveillance étroite des femmes célibataires. L’ordre social tribal, clanique et patriarcale qui reposait sur des valeurs telles que l’honneur et le prestige de groupe familial et du clan, exige entre autres, la répression de la sexualité féminine prénuptiale et hors mariage.

Le mariage est en une institution centrale dans les sociétés de l’Afrique du Nord avec son pendant l’absence supposée de rapport sexuels hors mariage, les transformations en cours sur la nuptialité sapent les bases de l’autorité familiale sur les femmes adultes, ils minent par-là les fondements du système patriarcal. L’ensemble de ces éléments montrent que l’élévation de l’âge de mariage des femmes en prolongeant la durée de célibat met à mal l’ordre social et religieux

Ces évolutions au niveau de la famille vont conditionner aussi le statut des femmes, qui se retrouvent généralement au centre de tous les changements sociodémographiques.

 

Références bibliographiques

المراجع الببليوغرافية

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