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Akufi nt Tikta

Histoire de l'opposition politique en Algérie

تاريخ المعارضة السياسية في الجزائر

Genèse

Une fois que la souveraineté de l’État algérien a été rétablie, les principales formations politiques qui avaient fait partie du Front de Libération Nationale (FLN) ne se sentaient plus liées par l’engagement d’alliance souscrit pendant la guerre. Elles ont trouvé parfaitement légitime le droit de reprendre leur liberté d’action, en exprimant leur spécificité. C’était le cas du Parti Communiste Algérien (PCA) et des Oulémas, mais pas de l’Union Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA), qui avait été dissoute par Ferhat Abbas avant de gagner Tunis et qui n’a exprimé depuis aucune velléité en ce sens.

Le principe d’un parti unique a été décidé pendant le 2ème Congrès du FLN à Tripoli, en juin 1962, à quelques jours du référendum d’autodétermination du 1er juillet. Ce choix était dicté par la volonté de mettre un terme à une compétition politique ouverte, au profit d’un rassemblement national autoritaire (et non pas, comme on se plaît souvent à le dire, un parti unique inspiré de l’expérience soviétique).

Après la crise de l’été 1962, le principe du parti unique n’a pas été remis en cause. Bien que la coalition qui avait pris le pouvoir en septembre 1962 fût hétérogène, elle était unie sur l’essentiel : attribuer au FLN le monopole politique. Ces différentes tendances ont toutes accepté, sans formuler la moindre réserve, l’interdiction du mouvement messaliste ex PPA (Parti du Peuple Algérien) et puis celle du PCA en 1964.

Malgré l’unanimité sur le principe d’un État-parti-unique, les désaccords et les antagonismes entre les responsables existaient bien avant le cessez-le-feu. Les dirigeants du FLN, les parrains de la guerre, s’ils ont allumé l’incendie qui a permis à l’Algérie de se libérer de la tutelle coloniale, n’en demeurent pas moins divisés en plusieurs clans opposés. Les désaccords et les antagonismes ne portaient pas forcément sur le contenu du programme, ils n’étaient pas d’ordre idéologique, ni politique, ni programmatique, mais bien sur les hommes appelés à les faire passer dans les faits, d’où la lutte acharnée pour le pouvoir

En plus de cela, il faut ajouter le caractère autoritaire de ces hommes. Les principaux responsables qui se sont accaparés le pouvoir en Algérie après l’indépendance, ainsi que ceux qui ont pris la tête des oppositions, sont sortis d’une même matrice historique : le mouvement nationaliste et la guerre de libération. Trois caractéristiques concourent à les définir :
  • Une même période historique (1945-1962) : les principaux dirigeants et responsables du FLN étaient d’anciens membres de l’OS, une branche para-militaire et tendance activiste du PPA-MTLD, où le secret, l’esprit du sacrifice, la clandestinité, le dédain pour le discours et l’action politiques, la discipline et l’obéissance au chef étaient les règles de fonctionnement.
  • Une même idéologie (le nationalisme populiste).
  • Une même pratique politique (l’autoritarisme nationaliste-radical).

L’action entreprise le premier novembre 1954 pour libérer l’Algérie a été l’œuvre de la tendance radicale du nationalisme politique. Cette tendance posait l’action violente comme la seule issue possible pour défaire le système colonial. Cette tendance n’avait pas de projet politique ni de vision idéologique propre, mais elle avait un objectif pratique concret : l’indépendance du pays.

Cette culture et pratique politique expliquent, en partie, l’hostilité au débat démocratique et contradictoire et l’instauration d’un régime autoritaire dès le départ. Le fonctionnement autoritaire a caractérisé les groupes qui ont pris le pouvoir ainsi que ceux qui leur ont contesté le pouvoir et se sont mis dans l’opposition. Toutes les directions des groupes étaient désignées sans le moindre critère de démocratie, c’est-à-dire sans l’existence d’un débat libre et d’un choix libre. Les responsables n’étaient pas élus mais désignés par le chef qui, lui-même, s’est imposé dès le départ pour la gestion du groupe ou du mouvement.

 

Les années de la clandestinité - 1962-1989

Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, une période tumultueuse a commencé, marquée par de nombreux mouvements d’opposition qui ont cherché à contester le pouvoir en place. Cette opposition politique a trouvé sa voix dans la création de différents partis, en particulier ceux de gauche, qui ont joué un rôle clé dans cette période de l’histoire de l’Algérie.

Le Parti communiste algérien (PCA), fondé en 1936, était déjà présent avant l’indépendance, mais il a été interdit en 1965. Les autres partis de gauche qui ont émergé dans les années 60 étaient le Parti de la révolution socialiste (PRS) et le Front des forces socialistes (FFS). Le PRS a été créé en 1962, peu de temps après l’indépendance, alors que le FFS a vu le jour en 1963.

Le Parti communiste algérien (PCA), fondé en 1936, était déjà présent avant l’indépendance, mais il a été interdit en 1965. Les autres partis de gauche qui ont émergé dans les années 60 étaient le Parti de la révolution socialiste (PRS) et le Front des forces socialistes (FFS). e PRS, fondé en 1963, était dirigé par Mohamed Boudiaf, un vétéran de la guerre d’indépendance algérienne. Le parti a été créé dans le but de promouvoir une révolution socialiste et de lutter contre le régime de Ben Bella, le premier président de l’Algérie indépendante. Le FFS, fondé la même année, était dirigé par Hocine Aït Ahmed, également un vétéran de la guerre d’indépendance. Le parti prônait une forme de socialisme démocratique et s’opposait au régime en place.

Ces partis politiques ont tous cherché à s’opposer au régime en place, mais chacun avait sa propre vision de la manière dont l’Algérie devait être gouvernée. Le PCA, qui avait des liens étroits avec le Parti communiste français, a adopté une position radicale et a été très critique à l’égard du régime en place. Le PRS, quant à lui, a été créé par des membres de l’Armée de libération nationale (ALN) et a adopté une ligne plus modérée, cherchant à travailler avec le gouvernement pour instaurer une société socialiste en Algérie. Enfin, le FFS a été créé par des militants berbères qui cherchaient à promouvoir la culture berbère en Algérie et à obtenir une reconnaissance officielle pour la langue et la culture berbères.

En 1965, le gouvernement algérien a interdit le PCA ainsi que le PRS et le FFS. Cela a entraîné la création de nouveaux partis de gauche, tels que le Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS) et l’Organisation de la résistance populaire (ORP). Le PAGS, fondé en 1966, était un parti marxiste-léniniste qui avait des liens étroits avec le Parti communiste français. L’ORP, fondé en 1967, était dirigé par Ahmed Hadj Ali Le parti était opposé au régime en place et prônait une révolution socialiste.

En plus des partis de gauche, l’Algérie a également connu des mouvements de gauche radicale, tels que le Comité de liaison des trotskystes algériens (CLTA) et le Groupe des communistes révolutionnaires (GCR). Le CLTA a été fondé en 1972 et est devenu l’Organisation socialiste des travailleurs (OST) en 1980. Le GCR a été créé en 1974 et a donné naissance plus tard au Parti socialiste des travailleurs (PST) en 1989.

L’opposition en Algérie a été sévèrement réprimée pendant des décennies. Les militants des partis politiques et des mouvements sociaux ont été arrêtés, emprisonnés, torturés et même tués par la police politique (la sécurité militaire). Malgré cela, l’opposition a continué de lutter pour la démocratie et les droits de l’homme en Algérie. En 1984, Ahmed Ben Bella a fondé le Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA), qui était un parti d’opposition important avant l’ouverture politique de février 1989.

 C’est dans ce contexte de répression politique que de nouveaux mouvements d’opposition sont apparus en Algérie. Le Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA) a été fondé en 1984 par l’ancien chef de l’Etat Ahmed Ben Bella, assigné à résidence pendant 13 ans après le coup d’Etat de juin 1965. Le MDA a tenté de rassembler différents courants d’opposition, notamment des islamistes modérés et des socialistes. Cependant, le gouvernement algérien a interdit toutes les activités du MDA en 1987.

D’autres mouvements d’opposition ont également émergé dans les années 1980, tels que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) en 1989, fondé par Saïd Saadi, et le Front islamique du salut (FIS) en 1989, fondé par Abassi Madani et Ali Belhadj. Le FIS est rapidement devenu le principal parti d’opposition en Algérie, en particulier dans les zones rurales et urbaines pauvres où il avait une forte base de soutien.

Cependant, en 1992, après une série d’élections législatives qui ont vu le FIS remporter une large majorité, l’armée algérienne a pris le contrôle du gouvernement et a annulé les élections, déclenchant une guerre civile qui a duré une décennie. Le gouvernement a lancé une campagne de répression massive contre le FIS et d’autres groupes islamistes, ainsi que contre les militants d’opposition en général. Les violences ont fait des dizaines de milliers de morts.

Malgré la fin de la guerre civile en 2002, la situation politique en Algérie reste difficile. Les partis politiques sont soumis à des restrictions sévères, les médias sont souvent censurés et les militants d’opposition sont souvent harcelés ou arrêtés. En outre, le gouvernement algérien est confronté à des défis économiques importants, notamment la baisse des prix du pétrole, qui ont considérablement réduit les recettes du pays. Cela a conduit à des troubles sociaux et à des manifestations de masse en 2019 et 2020, qui ont conduit à la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019.

 

 

Opposition constitutionnelle

L’ouverture politique en Algérie a été initiée par la Constitution de 1989, qui a autorisé la création d’associations politiques. Cette évolution a marqué un tournant majeur dans l’histoire politique de l’Algérie post-indépendance, qui avait jusqu’alors été caractérisée par le monopole du pouvoir par le Front de Libération Nationale (FLN), parti unique au pouvoir depuis 1962.

L’article 40 de la Constitution de 1989 a permis la création de partis politiques, dont les premiers étaient des partis de gauche tels que le Parti Communiste Algérien (PCA), le Parti de la Révolution Socialiste (PRS) et le Front des Forces Socialistes (FFS). Cependant, cette ouverture n’était pas totale et était sous contrôle.

Dans les années 1990, l’Algérie a connu une période de violences politiques et de terrorisme suite à l’annulation des élections législatives de 1992, remportées par le Front Islamique du Salut (FIS). Cette annulation a été suivie par l’émergence de deux camps au sein de l’opposition politique : les partisans de l’arrêt du processus électoral, regroupés dans le Comité National de Sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appelés les éradicateurs, et les partisans du dialogue et de la réconciliation, regroupés dans le contrat de Rome.

Les éradicateurs, qui avaient le soutien de l’armée, ont mené une répression violente contre les islamistes, entraînant la mort de milliers de personnes. Les partisans du dialogue, quant à eux, ont cherché à rétablir la paix et la stabilité en Algérie, mais ils ont été confrontés à de nombreux défis, notamment la méfiance et l’hostilité des autorités en place.

Cette dichotomie entre les éradicateurs et les réconciliateurs a continué de rythmer la vie politique de l’Algérie pendant de nombreuses années, et elle est encore présente aujourd’hui. Malgré les défis, l’opposition algérienne a réussi à évoluer et à s’adapter à un environnement politique changeant, reflétant ainsi les profondes transformations qui ont eu lieu dans la société algérienne depuis l’indépendance.

Les années 2000

Bien sûr, avec plaisir. L’opposition en Algérie a connu des bouleversements importants depuis la guerre civile des années 1990 et le verrouillage de la vie politique qui ont entraîné un profond désintérêt pour la politique. Avec l’arrivée de Bouteflika au pouvoir et la manne financière qu’a connue le pays, le régime a pu élargir sa clientèle en puisant dans l’opposition, ce qui a conduit beaucoup d’opposants à rejoindre les arcanes du pouvoir. Les opposants d’hier sont devenus des alliés du régime et sont rentrés au gouvernement en bénéficiant de ses largesses.

En conséquence, ce qui reste des partis d’opposition sont soit marginalisés, soit contraints de participer à un jeu électoral qui sert de décor à la démocratie de façade, peu suivi par les Algériens. Toutefois, malgré cet environnement difficile, l’opposition a continué d’exister sous différentes formes, notamment à travers des partis politiques traditionnels tels que le FFS, le RCD, le MDS et le FJD, ainsi que des organisations informelles comme la CNCD 2014, Barakat 2014 et Mouwatana en 2016.

La cristallisation du pouvoir et sa personnification par Bouteflika ont créé une nouvelle forme d’opposition, inédite, qui est d’être pour ou contre Bouteflika et son clan, et au-delà de la personne et de ses proches, de tout ce qui pouvait offrir comme largesse la proximité avec le pouvoir. C’est ainsi que le président a toujours été soutenu par des partis ou des personnalités couvrant un spectre politico-idéologique assez large, venus d’horizons divers, avec des différences très prononcées, allant des nationalistes du FLN aux islamistes tendance Frères musulmans HMS ou Taj, en passant par des progressistes-démocrates du MPA d’Amara Benyoun

Malgré ces divisions, l’opposition n’a pas complètement disparu. Des partis politiques traditionnels comme le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ont continué de lutter pour plus de démocratie et de liberté. Des organisations non-formelles comme la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) et le mouvement Barakat ont également émergé pour s’opposer au régime.

Depuis l’éviction de Bouteflika du pouvoir en avril 2019, l’opposition en Algérie a connu un renouveau. La société civile est très active, coordonnée par le Collectif des associations et des militants pour une Algérie nouvelle (CAMAN). Les partis politiques regroupés sous la bannière du Pacte pour l’alternative démocratique (PAD) ont également repris leurs activités pour peser sur le processus révolutionnaire enclenché en 2019.

Références bibliographiques

المراجع الببليوغرافية

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