Pour des raisons historique, l’armée se retrouve et au cœur du système de pouvoir et dirige l’essentiel de la vie politique du pays.
L’histoire de l’emprise de l’armée sur le système politique est étroitement liée à l’histoire du mouvement de libération nationale. Mais cette emprise présente une caractéristique fondamentale sans laquelle, on ne peut pas comprendre son fonctionnement. L’armée ne se met au-devant de la scène politique qu’a titre tout à fait exceptionnel. Pour contrôler l’exercice du pouvoir, l’armée doit contrôler les institutions qui sont sensés l’exercer, c’est donc elle qui inspire les décisions du parti unique et des organisations de masse dans la période socialiste et parti unique tout comme elle qui contrôlent l’essentiel du pluralisme après la constitution de 1989. Elle contrôle la vie politique sans en assurer la responsabilité.
Au cours de la guerre de libération de nombreux problèmes empoisonnent les rapports entre les branche armée et politique du mouvement national. C’est pourquoi le congrès organisé dans la vallée de la soummam en août 1956 sous l’impulsion de Abane Ramdane décide de construire des structures de la révolution sur la base de deux principes d’une importance capitale pour le système politique. Il s’agit de la supériorité des structures politiques sur les structures militaires et de la prééminence des combattants de l’Intérieur sur les institutions situées à l’étranger.
Mais ces principes, dans la pratique, ne seront pas appliqués que pendant une courte période par leurs principaux promoteur, Abane ramdane et Larbi Ben Mhidi midi.
L’évolution de la guerre de libération et les difficultés sur le terrain, le renforcement du dispositif militaire français, notamment aux frontières avec le Maroc et la Tunisie, rendent très difficile le ravitaillement des maquis intérieur et les communications avec l’extérieur. Peu à peu l’armée de libération nationale intérieur subit l’intensité de la pression et de la répression militaire coloniale.
En parallèle, une véritable armée se constitue aux frontières, sans pouvoir participer à la lutte autrement que par des coups épisodiques et aléatoires. C’est cette armée des frontières qui sera dotée d’un état-major général EMG
L’État-major est créé en 1958 et son premier dirigeant est le colonel Boumediene avec la participation du commandant Azzedine, Mendjeli et Slimane.
La montée de l’EMG et de son armée des frontières efface définitivement le principe de la supériorité du politique sur le militaire et aboutit même à établir la supériorité des militaires sur les organisations politiques. A partir de la crise de l’été 62 qui secoue gravement les structures de la révolution, plusieurs responsables politiques se rapprochent du l’EMG et de l’armée des frontières pour mieux se placer en vue de participer à l’exercice du pouvoir politique.
Le GPRA, décide la dissolution de l’EMG, mais il n’a ni les moyens, ni la détermination et la cohésion nécessaire pour faire respecter cette décision. Boumediene s’allie avec Ben Bella, Khider et Abas et donne l’ordre à son armée de rentrer en Algérie.
L’armée des frontières, principalement son état-major est désormais au cœur du pouvoir politique dont elle apparaît déjà comme la force organisée et déterminée, face à l’incapacité des autres forces de constituer des alliances crédible et durable pour lui faire contrepoids.
La volonté de ne pas afficher la nature militaire du pouvoir n’est pas le résultat d’une improvisation. Elle découle de l’idée confuses que l’armée algérienne est au service de la société et non l’inverse. L’armée, si elle était visible aux postes clés, serait considérée comme une dictature alors que les militants nationalistes ont passé leur vie à lutter pour la liberté. À aucun prix le commandement militaire n’accepte d’assumer une dictature. Même lorsqu’elle viole la constitution de 1965 ou en 1992, l’armée considère au contraire qu’elle redresse la situation ou qu’elle sauve la démocratie en éloignant les dangers qui menacent le pays. L’action de l’armée est toujours présentée comme étant au service de la Constitution et du droit.
Cette volonté de présenter l’image d’une armée au service de la société est renforcée par la crainte d’un rejet d’une partie de la société internationale. On ne doit pas oublier que l’armée algérienne, dès 1989, a présenté un modèle de démocratie de façade en avance sur le reste du tiers-monde est conforme aux exigences nouvelles de l’ordre international.
La structure du pouvoir dominée par les militaires, ne permet pas aussi l’émergence d’une direction politique incarné par un chef, comme fut le cas avec Boumediene, les officiers supérieurs refusent que l’un d’entre eux s’affirme politiquement. Ils préfèrent désigner un président qu’ils dominent plutôt que dégager en leur rang un homme fort qui s’imposeraient à eux.
Pour combler son inexpérience dans la gestion, l’armée s’appuie sur les cadres, employé comme des techniciens pour gérer les affaires économiques et sociales, sans le pouvoir de participer à la formation de la décision politique, encore moins à l’élaboration de la stratégie. C’est la naissance de l’une des caractéristique du régime algérien, l’armée ne gère pas directement le pays, mais, c’est elle qui choisis les hommes dans les postes clés.
Dans sa configuration, sa culture et son organisation, il est difficile, voire même peut-être de la quasi-impossibilité d’organiser un coup de force d’une branche de l’armée sur une autre ou un coup d’état sans consensus préalable et large au sein du commandement.
L’armée algérienne au pouvoir est née d’un coup de force de l’armée des frontières contre le GPRA. On comprend que ses chefs ont toujours été méfiant à l’égard des tentatives de même type qui aurait pu jouer contre eux. La tentative de colonel Zbriri en 1967 de soulever l’armée contre Boumediene marque les esprits. Désormais non seulement le chef de l’État et le chef des armées est ministre de la défense mais il est également chef d’état-major.
Il faut attendre 1984, pour rétablir le poste de chef d’état-major avec le général Beloucif. Pour le cumul de poste, en d’hors du chef de l’Etat, une exception a été faite avec Nezzar, qui été désigné chef d’état-major, en octobre 1988 et le 26/7/1990, il est nommé également ministre de la défense. Mais dès 1995 Zeroual, puis Bouteflika, Tebboune élus président de la République reprennent le poste de ministre de la défense.
Boumediene met en place une organisation ou les détenteurs des munitions, des carburants, des véhicules où appareils sont des officiers différents qui rendent directement au ministre de la défense de sorte qu’ils peuvent ne pas obéir au chef de l’armée ou de la région intéressée. Dans ces conditions, il faut un consensus au sein de l’armée pour donner une chance de succès à une tentative de coup de force contre le chef de l’État.
Cette organisation est complétée par des opérations d’épuration périodique par une surveillance des voies d’accès au poste de commandement. Les services de renseignements jouent un rôle pour veiller au respect de l’ordre ainsi mis en place.
A défaut de pouvoir appuyer la plénitude de son autorité sur un dispositif militaire encore immature pour être encadré par un règlement strictement juridique, Boumediene jouait sur la discipline des services de renseignements de la sécurité de l’armée. Cette dernière joue un rôle important pour veiller au respect de l’ordre ainsi mis en place point. En plus du contrôle de l’armée, le rôle des services de renseignements s’est étendu au contrôle de l’administration et services de l’Etat, par la suite au contrôle de toute la société. La système n’a guerre évolué depuis ou juste à la marge. Les personnes, les acronymes changent, mais les mécanismes restent les mêmes.
Le contrôle de la vie politique ne se réalise pas seulement en choisissant le chef de l’État, les ministres et quelques chefs d’entreprises. L’emprise de l’armée sur la vie politique voit plus loin grâce au contrôle des services de renseignement.
Le commandement de l’armée est composé par :
– Le Ministre de la Défense:
– Le chef d’état-major de l’Armée
– Les chefs des six régions militaires
Le ministère de la Défense nationale (en arabe: وزارة الدفاع الوطني), abrégé par MDN est la structure administrative gouvernementale de l'état algérien responsable de la politique de défense militaire et de l'organisation ainsi que la gestion permanente des forces armées algériennes3.
Il est souvent surnommé « Tagarins » du fait de son installation dans le quartier de Tagarins, dans la Casbah, Alger.
Il a autorité sur l'état-major de l'armée composé des:
Il cordonne l'action des commandants de forces (CFT, CFA, CFN, CDAT, CGN, CGR), notamment les inspections et des 6 chefs de régions.
Chef d'état-major:
Forces terrestres (CFT)
Forces aériennes (CFA)
Forces navales (CFN)
Forces de défense aérienne du territoire (CFDAT)
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