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PRISMA

موشور الأفكار

Akufi nt Tikta

Saïd Benaissa.

A qui le hirak fera-t-il confiance ou le statut du futur président de la République

El Watan, le 07 juin 2019

Le peuple algérien est fier de ses premières victoires. L’invite lui est faite au dialogue (au moment où on ressort les matraques !).

Introduction

Un dialogue n’est pas un monologue avec, en plus, des prérequis. Le fameux 102 n’entiche que les professeurs constitutionnalistes pressés de dispenser leur «savoir» théoriques ans rapport avec les réalités nationales et la nouvelle conjoncture politique où s’exprime un référendum populaire demandant l’abrogation de tous les textes et de toutes les institutions dans lesquels il ne se reconnaît pas.

Puisqu’il faut bien trouver sortie à ‘la crise’ ou plutôt à l’impasse dans laquelle nous ont mis les théoriciens du droit pur, des propositions semblent s’affirmer vers le choix d’une ou plusieurs personnalités sages et neutres pouvant ouvrir de nouveaux horizons pour notre chère patrie.

Si cette voie est suivie, et nous y adhérons, néanmoins quelques précautions ou gardes fous s’avèrent indispensables pour se prémunir contre toute trahison des aspirations du Hirak, moteur et garant de la deuxième Révolution algérienne. Doivent donc être, préalablement, définis et validés, d’une part quelques points clefs du statut du futur président, et, d’autre part, quelques axes directeurs pour compléter ou enrichir sa propre feuille de route.

Jamais le peuple algérien n’a connu réellement la personnalité de ses dirigeants. Ils sont venus de nulle part, se sont installés toujours avec force, ont fait leur propre éloge avec l’argent du peuple et se sont fait applaudir très chaleureusement. Mais, grâce à la providence divine et au sang des martyrs, ils sont tous partis ou disparus humiliés.

Désormais, plus jamais le peuple algérien ne se laissera faire. Tout candidat à la fonction suprême devra faire connaître les moindres détails de sa vie. Transparence oblige, il devra décliner non seulement son identité totale, mais toutes les étapes de son parcours, de sa formation de son expérience, de son patrimoine réel(et de sa justification) : en un mot, il faut –et c’est une première- donner un statut au Président, et d’abord au nôtre! D’autres peuples, peut-être, en prendront exemple.

Outre les fonctions officielles classiques que lui reconnaissent les Constitutions en tant que membre de l’Exécutif, chaque citoyen aura le droit de connaître, préalablement à toute élection, l’entier et véritable statut personnel, transparent et publiquement affiché, de celui à qui il confiera son destin, ce qui nous prémunira de toute velléité de puissance, d’abus ou de pérennité de pouvoir. Les zaïm, l’homme providentiel, c’est du passé. Désormais, les responsables seront jugés non plus sur leurs (beaux) discours mais sur leurs actes tangibles.

Nous suggérons et avançons ci-après quelques idées –sans aller dans le détail- devant être discutées et validées avant toute élection.

Critères de choix du futur Président :

-n’avoir jamais fait partie d’un quelconque gouvernement depuis 1989 ;
– d’un âge dépassant la cinquantaine ;
– Sage, nationaliste, vertueux et digne de confiance, attaché et respectueux des principes de notre religion ;
– expérience appréciée et suffisante de la gestion des affaires publiques.
Exigences spécifiques propres au futur Président
– Etre né en Algérie, (date et lieu de naissance) ; être de confession musulmane et pratiquant 1(sans complexe) et de parents algériens musulmans : nom de l’arrière-grand-père (archives à partir de 1900), du grand père, du père et de la mère ;
– Etre de nationalité algérienne et non titulaire d’aucune autre nationalité étrangère ;
– Situation familiale et nombre d’enfants :
– Profession et patrimoine de chaque enfant :
– Incompatibilités familiales ou par alliances :
– Avoir plus de 50 ans révolus au moment de l’élection ;
– Mandat de 4 ans, renouvelable une fois (conditions à spécifier) ;
– Prestation de serment nouvelle incluant un renouvellement de fidélité aux idéaux des premiers moudjahidine 1954 et ceux du hirak (lutte contre le fassad, les détournements et la corruption)

Missions du Président intérimaire :

Les partis actuels sont pressés de retrouver voix au chapitre, laquelle, pour le moment, est étouffée par celle du peuple tout entier. Ce qui les intéresse, c’est seulement l’organisation des élections avec, au préalable, quelques amendements à la loi électorale… Ils iront droit au mur, s’ils ne pensent pas déjà aux urgences à résoudre et dont la mission première du futur président est de proposer les premières solutions, les élections ne devant intervenir qu’une fois le nouveau cadre institutionnel redéfini avec l’assentiment de tous.

Recommandations réitérées par le hirak

– Dissolution de tous les partis politiques actuels, y compris ceux de l’opposition qui, malgré eux, ont fait partie du Système libéral lequel exige le multipartisme et une opposition même si celle-ci n’a jamais eu droit à l’alternance ; nous sommes conscients que des hommes intègres existent dans chaque parti, cela est reconnu, notamment, dans les partis historiques, mais la logique exige leur disparition, avec possibilité de renaissance selon d’autres critères à définir. Les formes de représentation doivent être réétudiées pour ne plus exclure le peuple de la décision.

Si les partis actuels sont reconduits, rien n’aura alors changé, ce sera la trahison du hirak qui a tout rejeté en bloc et qui, en revanche, s’abstiendra de toute élection et poursuivra, sans répit, sa longue lutte jusqu’à la réalisation et la victoire totale de la deuxième Révolution algérienne sur les forces du mal ! Le hirak a, lui aussi, le droit à sa propre représentation et M. Bedoui, grisé par son poste ou totalement aveuglé, veut rameuter une nouvelle clientèle, comme si, avec 60 partis, cela ne suffit pas. On n’en sortira pas et ce sera toujours l’impasse.

– Dissolution, concomitante des deux Chambres du Parlement, avec effet du 23 février 2019, comme dénoncées non représentatives du peuple ;
– et, de même dissolution de toutes les associations à dénomination ‘Société civile’, encouragées et financées et donc clientes du pouvoir en place.

Dans l’immédiat, nous avançons quelques propositions, en flash, nous paraissant raisonnables et rafraîchissant les mémoires, offertes à notre futur Président, mais qui restent ouvertes à toute critique et enrichissement.

Premier discours :

– Tarahum ‘ala achouhada, y compris celui du hirak
– Saluer :

1. L’exploit du peuple algérien, de sa jeunesse, de tous ceux épris de justice et de gouvernance juste et équitable, exprimé à travers son mouvement le hirak, signant une résilience du peuple et inaugurant une deuxième Révolution algérienne.

2. La vigilance de notre noble armée nationale indéfectiblement liée au peuple ;
– Premières mesures de sauvegarde et d’urgence :
– Contrôle de tous les transferts de fonds par leur passage à travers les banques nationales et non par les banques étrangères (par exemple, celle de Château neuf, d’où tout a transité, et dont le nom a disparu par enchantement !) ;
– Création et ouverture d’un compte spécial du Trésor : ‘Récupération de tous les fonds détournés y compris ceux déposés aux paradis fiscaux (en recenser les pays) et
– Remboursement volontaire de fonds appartenant au peuple (sur une courte période à définir pour bénéficier de circonstances atténuantes) ;

Avec pour objectif : couvrir le déficit actuel du Trésor dans les 6 mois.
– Interdiction d’enregistrement, par les conservateurs fonciers, des actes de vente de biens effectuées par les gens du Régime : la direction générale des domaines, les notaires et le ministère de la justice sont concernés.
– Mesures de réconciliation
– Libération immédiate des prisonniers du hirak ; enquête sur la mort de Hassan Benkhedda ;
– libération des victimes de l’injustice ;
– compensation des familles dont les enfants ont disparu ;
– Réhabilitation des victimes de l’injustice (Mellouk Benyoucef et tant d’autres) et des exilés par le pouvoir : (Si Rachid et des centaines d’autres…) ;
– Nomination d’un nouveau gouvernement
– Réception des lettres de créances des ambassadeurs étrangers
– Renouvellement de notre corps diplomatique
– Réaffirmation de l’intégrité des frontières et de son patrimoine et leur protection souveraine ainsi que sauvegarde de l’unité du peuple algérien derrière un premier responsable choisi par lui-même :
– instauration et application de la peine de mort pour tous les trafiquants ce qui – par dissuasion- réduira considérablement la charge et les coûts pour notre armée ;
– Protection des zones et gisements aurifères et à métaux précieux notamment au Sud ;
– récupération et versement immédiat aux Biens d’Etat des milliers d’immeubles spoliés au lendemain de l’indépendance (dans les grandes villes en particulier) et leur vente aux occupants, ce qui renflouera le budget de l’Etat ;
– Protestation auprès de la France contre l’agitateur écervelé qui prêche contre notre indéfectible unité du peuple.
Remise en marche de l’économie
– ressusciter les débats autour des modèles, approches stratégiques et opérations à exécuter : conclusions opérationnelles ;
– Bilans sectoriels des contraintes signalées ;
– relance de secteurs porteurs de produits exportables ;
– Récupération de monopoles privés du marché des voitures ;
– Réactivation des conseils économiques.
-…..
– Nouvelles institutions compatibles avec les aspirations exprimées par le hirak, par le rejet total de celles empruntées jusqu’ici au Système juridique libéral

Le copie/collé, à la virgule, du système juridique français, nous fait honte 60 ans après l’indépendance2, et est contraire à toutes nos valeurs propres, à nos formes de participation directe, à la base et par la Choura, sans rupture avec le peuple, ni par représentation partisane, qui ne profite qu’aux ambitieux et aux opportunistes (tous intéressés…), ni par recours à la nouvelle fiction de Société civile, jetée en pâture par la Banque mondiale aux faibles d’esprit (ou aux larrons) pour se servir d’eux (en leur accordant tous les avantages) et occulter à la fois les gouvernements nationaux et naturellement le peuple3.

– Élaboration d’un projet de Constitution fondée sur des Principes, déjà contenus dans les textes officiels antérieurs, notamment dans la proclamation du 1er novembre 1954 (restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques) et les différentes Chartes (dont celle de 1976), auxquels il faut ajouter des Préceptes moraux tirés de notre religion tels que ‘El amr bi el ma’rouf wa nagh ‘ani el mounkar’, la condamnation de la corruption, de toute forme de gaspillage et de tous les maux dénoncés par le hirak…

Cela nous évitera des articles absurdes ainsi que toute discussion stérile et impasse à l’avenir :
– « art.2 : l’islam est la religion de l’Etat ?! ». A remplacer par : ‘La religion officielle de l’Algérie est l’Islam. Le peuple algérien est un peuple musulman. Les algériens israélites ou chrétiens sont des minorités reconnues, libres d’accomplir leurs rites religieux dans les limites de la loi.

– «Art. 6, al2 : la souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple». En pays musulman, la seule souveraineté reconnue est celle de Dieu ! Mais on peut dire et écrire que les trois pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire sont souverains dans l’exercice des fonctions qui leur sont, chacun, reconnues.

– Débat sur les formes de représentation et les modèles de prise de décision sans jamais occulter la participation du peuple : en tirer conclusions et les mettre en œuvre.

– Assainissement de la Justice où la corruption a trop sévi ; remplacement de tous les magistrats (toutes chambres réunies) qui ont, à l’unanimité, obéi au sinistre Tayeb Louh et instauré une jurisprudence du Conseil d’Etat au-dessus de la loi, dans le seul but de faire valider l’acquisition illégale, de 1962 à 1964, des biens d’Etat par les pontes du régime. Recherche de tous ceux qui ont bénéficié de l’impunité sous son régime.

– Mise en place d’une grande Commission instaurant de nouveaux mécanismes de justice garantissant l’équité à chaque citoyen (bien au-delà de la réforme de 2005) visant aussi bien les structures, les codes (de procédure notamment) que les hommes y compris les personnels auxiliaires : magistrats, procureurs, avocats, notaires, huissiers, greffiers, experts judiciaires…) généralement insuffisamment formés.

– Mise en place et activation de nouvelles institutions d’assainissement et de contrôle permanent.

– Instaurer le contrôle par des institutions indépendantes des services étatiques ou locaux.
– Exploiter et assurer la publication de tous les rapports de la Cour des comptes ; exploiter tous ceux de l’Inspection Générale des

Finances (IGF) ; et ce, depuis 20 ans.
– Contrôle fiscal renforcé et sélectif sur les biens et les entreprises des hommes du Sérail ;
– mise en place de Conseils locaux en remplacement des APC bloquées ;
– activer le contrôle des budgets des collectivités locales – trop dispendieuses- gérées par les partis à l’insu du peuple.
La liste des candidats à la présidentielle, heureusement, n’est pas longue : de notre point de vue (chacun a le droit de ne pas le partager), le peuple aura à choisir entre :
– un jeune technocrate, ambitieux et trop solliciteur du pouvoir, à compétence acceptable, mais qui a échoué lors de son passage aux affaires et dont l’avenir ne nous parait pas glorieux ;
– un aîné, nous dit-on irréprochable, mais tout de même trop mêlé aux confidences des décideurs détestés, qui en sait trop, et qui peut paraître, bien malgré lui, être leur porte-parole, et de ce fait en quelque sorte «mouillé» ;
– Un homme très mûr, très cultivé, dont la compétence et l’expérience aux affaires est incontestable, qui s’avère avoir plus de chance d’être représentatif à la fois du hirak et de ce qui reste de légal dans le pays.

Ya illahi ! Ce serait tellement très simple,si la sagesse et les volontés prévalent, et si tous, frères algériens que nous sommes, nous puissions sublimer nos haines et tirer une leçon de l’histoire qui, involontairement, nous a concerné.

A temps de crise, solution de crise ! M. René Coty, président de la république française s’en est allé offrir sa démission et prié le Général de Gaulle de prendre sa place.Pourquoi notre Président d’Etat ne ferait-il pas de même avec celui (M. Taleb El-Ibrahimi) que l’opinion publique désigne comme l’homme ayant plus de chance pour assurer une transition sans coût et sans dommage ? Quel gain de temps et de coûts d’organisation de vote et autres procédures inutiles !

Allons ! Chers frères de l’armée et du peuple, soyons algériens une fois de plus, et démontrons que nous sommes capables de miracles. Allah you wafikna ila ma fih el khir liljami’.

Notes

(1) Pour ne plus souiller les mosquées les jours de fête, en venant prier (sans même les ablutions) et en se congratulant longuement sous les yeux de la caméra
(2) Par la loi du 31.12.1962, et dans le but d’éviter le vide juridique, le gouvernement s’était donné 13 ans (1975) pour élaborer une législation algérienne devant abroger celle héritée. En fait, les premiers codes adoptés n’étaient qu’une reprise incomplète et maladroite des anciens et cela se poursuit jusqu’à nos jours, chez nous comme dans les ex-colonies françaises (ou anglaises pour le système de la Common Law).

La seule marque d’indépendance qui nous différencie de celles-ci est l’obtention de la séparation du Trésor algérien de celui de la France. Nous le soulignons, donc, l’Algérie n’a pas encore acquis son indépendance juridique : l’adage latin d’Aristote ‘nul n’est censé ignorer la loi’ figure encore dans notre code ‘civil’ séparé du code de la famille…Quant au droit musulman, le seul jugement qui a osé s’en inspirer a été rejeté en appel ! il n’a donc droit de cité qu’en l’absence de texte de droit positif :.

(3) Il n’existe aucun fondement, ni aucune définition précise du contenu juridiques, connus chez nous au Concept de ‘Société civile’ appartenant, en réalité, à la Mondialisation en cours, et pourtant, à force de s’en servir, il a acquis droit de Cité, comme, avant lui, le mythe de la «démocratie» ou celui des ‘droits de l’Homme’, la Bonne gouvernance (libérale) et plus récemment «l’Etat de droit». Quelqu’un peut-il en éclairer le peuple et nous dire dans quel Etat libéral ces concepts sont mis effectivement en vigueur ? M. Bedoui, pourtant, croît encore ou y rêve (à la Société civile) en y faisant la promotion et en alléchant de nouveaux candidats : il leur offrira toutes les subventions et seulement à eux, si toutefois, il sera encore là pour le faire !

 

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